lundi 31 octobre 2011

LE MOSSI DRAMANE ET CO EN ROUTE POUR LA CPI

Depuis le mois de septembre 2002 jusqu’à la date de juillet 2011, la crise ivoirienne résultante d’une rébellion armée a fait plus de cinq milles « 5000 » morts de citoyens dont trois milles « 3000 » citoyens morts pendant la seule période de la crise postélectorale. Alors même que les premiers pénalement responsable des exactions et des tueries, « crimes des crimes » aux yeux du droit international pénal et du droit international humanitaire, chapeauté par le droit international Newyorkais, sont ceux qui détiennent la direction et le conducteur de la puissance publique étatique, elle même maitresse par excellence de la force de répression légale. Ceux-là même qui ont entre les mains les leviers de la justice ivoirienne. Cela va engendrer un besoin criant de justice judiciaire et sociale qui mettra en mal à coup sûr toute la société ivoirienne dans un avenir proche. Entre le 24 décembre 1999 et le 11 février 2011 il y a sans contestation possible, onze « 11 » ans, deux « 2 » mois et dix huit « 18 » jours, de chaos social et mise en retard du pays de plus de trente « 30 » ans, le tout pour réussir à prendre le pouvoir étatique par les armes. D’ou la présente tribune a ton attention citoyen !!!
Aux yeux du droit international, OUATTARA répond des crimes des FRCI
Depuis plus d’un siècle, il est généralement reconnu qu’il y a des actes ou omissions pour lesquels le droit international attribue la responsabilité pénale aux individus qui en sont responsables et contre lesquels la peine doit être imposé. D’une manière générale, le principe de la responsabilité individuelle sont posés pour assurer que tout ceux qui contribuent à la commission du crime sont tenus pour responsables. L’objectif des principes de la responsabilité pénale individuelle relativement à la position officielle, à la responsabilité pour ordre, et aux ordres du supérieur, est de s’assurer que la responsabilité pénale des personnes, tout au long de la chaîne de commandement, ayant directement ou indirectement contribué à la violation des règles du droit international, est suffisamment engagée. Quant à la responsabilité du supérieur pour les actes du subordonné, signalons qu’elle a été reconnue en 1907 par la convention de Haye. En outre dans le rapport préliminaire présenté à la conférence de la paix, à Versailles, le 29 Mars 1919, a été reconnue la possibilité d’attribuer sur les personnes en position d’autorité qui ont failli à leur devoir de prévenir les violations des lois ou coutumes de la guerre commises au cours de la Première Guerre Mondiale. Parce que d’une part, le supérieur doit savoir ou avoir des raisons de savoir que son subordonné était sur le point de commettre ou a commis le crime. D’autre part, le supérieur doit avoir failli de prendre toutes les mesures nécessaires et raisonnables qui s’imposent pour prévenir la commission de ce crime par son subordonné, arrêté son subordonné engagé dans l’activité criminelle ou le punir ainsi que dissuader toute autre activité criminelle. Ce qui fait que le supérieur hiérarchique encourt une responsabilité pour cause d’omission ou d’infraction commise par une personne placée sous son contrôle. Pour qu’il en soit juridiquement ainsi, il est nécessaire que le lien qui les unit soit tel qu’il place l’auteur de l’infraction sous la subordination de celui qui répond de sa faute.
OUATTARA à pour devoir de s’informer et l’obligation de savoir
Mais encore le supérieur doit être une personne ayant autorité sur un subordonné, disposant d’une capacité de mettre fin à une conduite criminelle dont elle savait ou aurait dû savoir par obligation que cette dernière allait ou était entrain de commettre. Ce principe de la responsabilité du supérieur hiérarchique qui tire son origine de la responsabilité pénale individuelle tel qu’appliqué par les juridictions de Nuremberg et de Tokyo, a été ultérieurement codifié par le statut du tribunal Pénal International pour le Rwanda à l’article 6. « Mais il n’est pas exclu qu’’un supérieur ignore effectivement les infractions commises par ces subordonnés parce qu’il veut délibérément les ignorer.
Ce que l’ont peut dire, c’est que dans plusieurs cas flagrants, les tribunaux qui ont eux à juger les crimes de guerre après la deuxième guerre mondiale n’ont pas accepté cette manière de se laver les mains et ont admis que, compte tenu des circonstances, la connaissance des infractions commises par les subordonnés pouvait être présumé ». En règle générale, le défaut de connaissance ne les dégage pas de leurs responsabilités, si cette ignorance est imputable à une faute de leur part »devoir de s’informer et obligation de savoir . Le fait que les infractions sont de notoriété publique, nombreuses, étalées dans le temps et dans l’espace « comme dans l’ouest ivoirien » est à prendre en considération lorsqu’il s’agit de présumer que les personnes responsable ne pouvaient les ignorer. « Devoir de s’informer et obligation de savoir ». Donc le défaut de connaissance ne les dégage pas de leur responsabilité si cette ignorance est imputable à une faute de leur part. Le fait que les infractions sont de notoriété publique, nombreuses, étalées dans le temps et dans l’espace « comme dans l’ouest ivoirien » est à prendre en considération lorsqu’il s’agit de présumer que les personnes responsables ne pouvaient pas les ignorer. En fait, cette responsabilité qu’encourt le supérieur hiérarchique dans cette circonstance (ne pas prendre les mesures appropriées pour arrêter les actes criminels) découle d’une omission de sa part.
La cour pénale internationale est compétente de poursuivre OUATTARA
C’est ce que le statut de la cour Pénale Internationale explique explicitement lorsqu’il dispose qu’un chef militaire ou une personne faisant effectivement fonction de chef militaire est pénalement responsable des crimes relevant de la compétence de la Cour commis par des forces placées sous son commandement et son contrôle effectifs. Dès qu’il a la responsabilité de s’informer et de savoir ou même des raisons de savoir que ses subordonnés commettaient des crimes, le supérieur hiérarchique est automatiquement mis en accusation. Il ne peut se soustraire à cette responsabilité que s’il prouve qu’il a pris toutes les mesures pour empêcher la commission d’une infraction ou qu’il en a puni les auteurs. On notera que lors des procès de Tokyo, certaines autorités civiles ont été condamnées pour des crimes de guerre en application de ce principe. Kohi Hirota, ancien Ministre des Affaires Etrangères du Japon, a été reconnu coupable d’atrocité notamment le viol collectif connu, sous le nom de « viol de Nanking » au titre d’un chef d’accusation qui lui reprochait d’avoir « imprudemment méconnu l’obligation juridique qui lui est faite en vertu des fonctions de garantir le respect des lois et coutumes de la guerre et d’en prévenir les violations. La « capacité effective » du supérieur hiérarchique est un critère permanent, il ne faut pas nécessairement que le supérieur ait été juridiquement habileté à empêcher ou punir les actes commis par ses subordonnés. L’élément qu’il convient de retenir est sa « capacité matérielle à stopper le processus criminels ».
OUATTARA et GBAGBO pénalement responsable et l’état civilement responsable
Les obligations internationales qui s’imposent aux individus priment leurs devoirs d’obéissance envers l’Etat dont ils sont ressortissants. Celui qui à violé les lois de la guerre ne peut, pour se justifier, alléguer le mandat qu’il a reçu de l’Etat du moment que l’Etat, en donnant ce mandat, a outrepassé les pouvoirs que lui reconnaît le droit international. Donc il est clair et net qu’au vu des cinq milles « 5000 » morts de la crise ivoirienne dont trois milles « 3000 » pour la seule période de la crise post- électorale, et au vu des grands principes irréfragables et invariables du droit international pénal et du droit international humanitaire. Il est aisé pour chaque citoyen de savoir que si LAURENT GBAGBO « séquestré à KHOROGO » est passible de la cour pénale internationale, autant ALASSANE OUATTARA est passible formellement et sans équivoque de la même cour pénale internationale. En droit, ALASSANE OUATTARA est le cohabitant indiquer par le droit international pénal et par le droit international humanitaire, de LAURENT GBAGBO dans les cellules de la cour pénales internationales. Il est incontestable, que les forces armées de ces deux politiques ivoiriens sont les auteurs connus de tous, des crimes « cinq milles (5000) morts dont trois milles (3000) pour la seule période postélectorale en côte d’ivoire comme auteurs des exactions et tueries de milliers de personnes qui frôle l’extermination « GENOCIDE » les Nations UNIES a travers l’ONU CI s’en est fait échos et les défenseurs des droit de l’hommes Amnistie International en tête ne sont pas rester du reste inerte face à l’ampleur des exactions et des tueries des FRCI et DOZOS de OUATTARA dans l’ouest ivoirien et sur tout leur passages en direction d’Abidjan.
Or en droit international pénal et en droit international humanitaire, le tout ayant pour source le droit international NEWYORKAIS, OUATTARA et GBAGBO sont pénalement responsable des faits commis de leurs hommes armées et armés par eux, avec pour chaque troupes des missions précises « conquérir le sud ivoirien pour les forces de OUATTARA « FRCI » avec ordre précise de OUATTRA et pour BGABO défendre le sud ivoirien à tout prix pour les FDS avec ordre précise de GBAGBO. C’est de là que découle leur responsabilité pénale sans équivoque pour les cinq milles « 5000 » morts de la crise ivoirienne. C’est de là aussi que découle la responsabilité civile de l’état de côte d’ivoire pour les préjudices subi par des tiers pendant la crise dans l’ensemble. Et c’est victimes doivent être dédommagé à toute les échelles « économiques, sociales, et même morale » pour les dégâts causés par l’antagonisme des deux belligérants. La responsabilité de l’Etat est engagé dans la mesure où le recours contre les actes de la puissance publique a pour conditions que le requérant soit lésé dans un droit ou un intérêt protégé par le droit, en l’espèce les victimes doivent être dédommagés à hauteur d’un préjudice subi. Une responsabilité de l’état « la puissance publique » ou l’obligation d’indemniser est engagée formellement en droit quant il y a « expropriation, empiètement assimilé, responsabilité administrative et civile, incapacité de maintenir l’ordre et la sécurité» Cette responsabilité étatique comprend en droit tout acte ou fait causant un dommage à un sujet de l’état par violation d’une obligation, d’un droit réel à réparation suite à un préjudice subi vis-à-vis et par la victime : dans ces cas on aura même plus besoin de recouvrir aux notions d’empiétement assimilé, à une expropriation et de sacrifice spécial d’intérêt national. Les responsabilités de l’état est formellement engagée à raison des carences ou des insuffisances de son action quant celui-ci entre en conflit avec des droits réels détenus par des tiers, ainsi en droit même la simple carence en matière de prévention des risques entraîne la responsabilité étatique vis-à-vis des ces ressortissant. Ce sont les conditions d’une paix durable, pérenne, et réelle. ALLASANE OUATTARA n’a aucune possibilité aux yeux du droit international de prétendre ignorer les exactions et les tueries de ses fantassins partis de Bouaké pour conquérir le sud ivoirien par les armes contre le pouvoir GBAGBO et aussi, même si BGAGBO « aujourd’hui séquestré à KHOROGO » peut évoquer la défense logique de son pouvoir dans son sud ivoirien bien aimé, il ne peut aussi ignorer que cela pouvaient entraîner des exactions de la par de ses forces « FDS » dans leur défense logique d’une légitimité mise en mal. Donc ALASSANE OUATTARA est le tuteur indiquer par le droit international pénal de LAURENT GBAGBO dans les cellules de la CPI avec l’aimable interlocuteur qu’est LUIS MORENO OCAMPO le meilleur amis des généraux dictateurs ARGENTINS que nous saluons au passage. Salut monsieur le procureue de la CPI...
« 2ème partie »
La justice international ne doit pas permettre aux criminels de vivre sans être inquieter
Dans le contexte des conflits internationaux que dans celui des guerres civiles les états ont souvent conduits à préférer l’impunité à l’action pénale pour des raisons politiques. Selon la formule employée par l’évêque DESMOND TUTU président de la commission de réconciliation d’Afrique du Sud à propos des violations flagrantes des droits de l’homme, les dirigeant politiques choisissent la réconciliation plutôt que la justice et les cendres laissant de côté la question de l’opportunité d’un tel choix. Le fait d’accorder l’impunité à des personnes responsables de graves violations des droits de l’homme soulève d’importantes objections morales et juridiques. Objections morales car selon la remarque faite par le Procureur Robert JACKON lors du procès de NUREMBERG, permettre aux principaux criminels de guerre de vivre sans être inquiétés pour écrire paisiblement leur mémoires bafouerait les morts et ferait des vivants des cyniques. On peut soutenir que l’interdiction de tels crimes et l’obligation qui en découle pour les états de poursuivre et de punir leurs auteurs devrait être considéré comme une norme impérative du droit international jus-cogens par conséquent les états ne devraient pas être en mesure de passer les accords politiques ou internationaux, ni promulguer des lois internes ou décrets présidentiels tendant à renoncer à punir de tels crimes. Sinon lorsque la justice n’apporte pas de réponse à un crime les victimes se font justice elles-mêmes, tant pour exiger le châtiment que pour attirer l’attention sur le fait historique renié d’ou la justice est préférables à la vengeance.
Pourquoi la justice est-elle préférable à la vengeance dans les cas de crimes contre l’humanité et de crimes de guerres ? Sans doute la vengeance est-elle une forme rudimentaire de justice, un système privé de maintien de l’ordre. La vengeance est cependant fondée sur une logique de haine et de représailles qui la distingue complètement de la justice pourtant peut constituer le dernier recours pour les personnes qui se trouvent privées des garanties prévues par le droit donc le fait de traduire les personnes coupables de crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité en justice à de grands mérites que nous nous permettons d’énumérer brièvement. 1) Les procès établissent une responsabilité individuelle qui se substitue à l’attribution collective de la culpabilité. C’est-à-dire qu’il démontre que ce ne sont pas tous les dirigeants, tous les belligérants, mais des criminels individuels ce qui n’empêche pas de toute évidence que ces criminels soient en grand nombre.
Le monde a besoin d’établir des archives des grands crimes contre l’humanité
2) la justice anéantit le besoin de vengeance car la Cour qui inflige aux criminels de guerres le châtiment qu’ils méritent répond par la même aux victimes qui exigent des représailles. 3) plus la justice est pratiqué par les juridictions internationales, les victimes sont prêtes à pardonner, à se réconcilier avec leurs persécuteurs d’autre fois parce qu’elles savent que ses derniers ont désormais expié leurs crimes de guerres. 4) Les crimes de guerres et les crimes terroristes constituent des violations des lois de la guerre en d’autres termes du droit international pénal et du droit international humanitaire. C’est un juge international qui devait juger les infractions internationales c’est lui qui est le mieux habileté à le faire et par la suite des victimes pourraient pardonner ? Le crime imprescriptible dans la dignité et dans l’honneur. 5) Enfin un dossier d’une fiabilité absolue est établi recensant les atrocités commises qui permet aux générations futures d’être parfaitement instruites de ce qui s’est passé et de se souvenir. La justice est également préférable au pardon passif, bien sur le plan moral que sur le plan pratique. Pour la dimension morale je citerai le philosophe français VLADMIR JANKELEVITCH qui s’exprimait ainsi à propos du génocide des juifs durant la deuxième guerre mondiale « ceux qui ont disparu à tout jamais n’existent plus que par nous et dans la pieuse fidélité de notre mémoires. Si nous perdions leurs souvenirs, ils n’existeraient plus du tout si nous commencions à oublier les combattants des ghettos ils seraient anéanti une deuxième fois » ce qui plaide ardemment pour la répression des crimes contre l’humanité du 19 Septembre1999 jusqu’a ce jour d’aout 2011 et suivant par la Cour pénale Internationale ou un Tribunal International pour la Côte d’Ivoire. Le faite que des victimes ont droits à la justice et les responsables de crimes de guerres et de crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité méritent d’être punis. Aucune option politique ne doit entraver cette exigence impérieuse, le monde aussi a besoin d’établir des archives des grands crimes contre l’humanité ou de graves crises sociales, ne serait-ce que pour connaître la vérité historique et éduquer les générations futures. Peut-être alors serait-il possible de dissuader les criminels potentiels et d’éviter la répétition des crimes. Sinon nous verrons les terribles erreurs du passé se répéter, de plus le transfert d’un conflit armé du champ de bataille à une Cour de justice ne changera pas seulement le décor, mais contribuera a enrayer les conséquences désastreuses d’un conflit en instaurant un nouveau cycle d’événements de grandes visibilité contribuant à la fin des interactions violentes. à ce titre la Cour Pénale Internationale est un mécanisme nécessaire, voire indispensable pour mettre fin aux conflits, rétablir l’ordre, instaurer la paix et la préserver.
La justice internationale est garante de la paix nationale et internationale
Malgré les difficultés majeures, il est indispensable que la communauté internationale instaure la justice pénale internationale et la consolide étant donné que la justice par définition ne saurait être sélective « la justice des vainqueurs à toujours fait le lit d’une nouvelle crise plus grave ». La justice internationales est exigée par des impératifs moraux, mais également en raison des impératifs pratiques que le secours des tribunaux pénaux internationaux s’impose tant que l’ont n’aura pas obligé les personnes responsables de crimes de guerres horribles qui choquent la conscience de l’humanité à rendre compte, la haine éthique et nationalisme, le pouvoir par les armes, le désir de la vengeance et les germes de la violence armés se perpétueront et continueront de menacer la paix tant interne qu’internationale. C’est en rendant une justice véritable internationale, impartiale et équitable que l’on répondra à toutes les menacés de la manière la plus civilisée et la plus constructive.
Etant entendu, que ce sont des hommes et non des entités abstraites « état » qui commettent les crimes dont la répression s’impose comme sanction du droit international humanitaire. Le principe du droit international pénal, les auteurs de ces crimes ne peuvent invoquer leurs qualités officielles pour se soustraire à la procédure normale ou se mettre à l’abri du châtiment. Si un dirigeant ou un chef rebelle invoque son absence de connaissance des infractions de crimes de guerres et de crimes contre humanité, le droit international pénal lui répond qu’il ne peut pas utiliser comme moyen de défense le résultat d’un manquement à son obligation de se tenir informé, là où est l’autorité là est aussi le responsable. « GUILLAUME II étant le chef suprême des armées il serait inconvenable d’incriminés ses subordonnés alors que le premier responsable échapperait à la justice » a-t-on dit en 1939 en France.
Des « houphouetistes » détruisent avec dédain la statut d’Houphouet Boigny
Et cela impose que quand certains principes fondamentaux du droit international humanitaire sont violés le voile étatique soit percé faute de quoi les véritables auteurs des ses crimes sont assurés de l’impunité. « Tant que les actions politiques qui gardent les hommes politiques inférieurs et l’autre supérieur n’est pas complètement et pour toujours discréditées et abandonnées, tant qu’il y aura encore des citoyens et des sous-citoyens dans mon pays la Côte d’Ivoire, que tant que la couleur politique de quelqu’un n’aura plus de signification que la couleur de ses idées novatrices, que tant que les droits humains basiques ne seront pas garantie d’une manière égale pour tous, sans attacher d’importance à la couleur politique et à l’idéal sociétale défendu, sans différenciation aucune « ethnique, tribale, communautaire, régionale, « nord-sud et est-ouest etc.. » que tant que ces valeurs ne deviendront pas une réalité incontournable un jour dans mon pays la Côte d’Ivoire. Les rêves d’une paix durable et pérenne, d’une stabilité sociale sans lesquels il y a point de développement, d’une citoyenneté commune qui permet de gérer politiquement et d’une gouvernance conforme à la moralité internationale voulu par notre père FELIX HOUPHOUET BOIGNY. Hélas la paix et la stabilité demeureront une illusion pour la Côte d’Ivoire, un objectif recherché mais inatteignable pour mon pays, aussi tant que les citoyens n’auront pas le courage de parler comme les citoyens libres et égaux en droit civil et politique de nos dirigeant ivoirien, dirigeants, qui doivent accepter par conséquent la contradiction d’idées, et la confrontation des arguments autour de la chose public et l’opposition philosophique et idéologique, tant qu’il n’en sera pas ainsi dans mon pays la Côte d’Ivoire ne connaîtra jamais la paix sociale pérenne comme sous le père FELIX HOUPHOUET BOIGNY. Tant que la pluralité des conceptions politiques et sociétales et les positions idéologiques morales ne seront pas une réalité manifeste et considérer comme un enrichissement, les guerres civiles continuerons à peuplé le présent et l’histoire de mon pays la Côte d’Ivoire, enfin tant que la tolérance et le respect des différences ethniques, communautaires, tribales, et régionales « sans ouest-est et nord-sud » d’autrui ne seront pas accepter par tous à jamais comme règle de la vie en commun et baliser par des normes de régulations sociales acceptées par tous, les millions de morts continueront à peuplés avec persistance la Côte d’Ivoire de FELIX HOUPHOUET BOIGNY.
Reveur a une socociete paisible et harmonieuse la nature m’offre une mauritanisee
Nous sommes persuader que si la côte d’ivoire doit être au rendez-vous de la démocratie moderne du 21e siècle qui banni à jamais l’usage des armes dans l’arène politique, certains comportements anti-démocratiques sont à bannir avec ses supports qui sont des hommes politiques ivoiriens et le fondement de cette démocratie doit impérativement être le droit dans toute sa rigeur, dans toutes sa rigidité légale. Avec des citoyens qui respectent les règles de la convivialité, sources d’harmonies sociales. Soumettre les hommes politiques et les hommes publics sous la coupe des règles démocratiques à toute épreuve et sous la gouvernance sans état d’âme du droit est la solution pour la côte d’ivoire de FELIX FOUPHOUET BOIGNY. Tant que la politique ivoirienne n’aura pas pour substrat le respect des règles démocratiques et du droit universel, notre pays vivra d’autres crises et crimes plus graves dans l’avenir. Tant que les partis politiques ivoiriens ne seront pas des outils citoyens d’intelligences collectives, pour transformer l’expérience concrète de chacun en une stratégie nationale commune d’ensemble et que cette stratégie nationale commune d’ensemble pour l’avenir reste permanente, enracinée, irriguée, vitalisée, inspirée par la réalité concrète du vivre en commun, le tout évoluant dans un immense espace national policé dans lequel espace national policé se reconnaissent et se battent démocratiquement à la loyal ce qui envisagent le débat et le combat démocratique autrement que sous la forme d’une guerre civile opposant deux armés rivales et ennemis jurée.
La côte d’ivoire de FELIX HOUPHOUET BOIGNY (dont la statut à été gentiment détruit au Ronds-points liberté d’Adjamé par un pouvoir HPUPHOUETISTE sacrilège » comptera encore et toujours nombres de ses enfants morts, zigouillés sur l’autel des ambitions politiques aveugles, de carriéristes pathologiques qui excellent dans l’arène politique ivoiriennes…. .OUTTARA DRAMANE doit savoir que les vrais fils de la cote d'ivoire ne lesineront pas sur les moyens pour l'envoyer lui et sa compagnie de tueurs devant les tribunaux pour tout ce qu'il fait a la cote d'ivoire depuis 18ans et c'est sa la verité.

les verités de thabo m'bheki a l'onu

«Pourquoi les Nations Unies privilégient-elles les anciennes puissances coloniales sur notre continent ? », interroge l’ancien président Sud-africain Thabo Mbeki dans le présent article qu’il a à l’origine rédigé pour le Magazine Américain, Foreign Policy. Il affirme que le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies a pris l’étrange décision d’outrepasser son mandat en Côte d’Ivoire en se permettant de déclarer le vainqueur de l’élection présidentielle contrairement à sa mission telle que détaillée par le Conseil de Sécurité. Ce fait place l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) au rang de ‘’faction’’ partisane dans le conflit Ivoirien contrairement à la neutralité pacificatrice dont elle était censée faire preuve. Les africains eux-mêmes peuvent et doivent s’engager résolument dans la résolution des crises sur le sol africain.

L’erreur du monde en Côte d’Ivoire

Le second tour de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010 en Côte d’Ivoire a opposé deux opposants historiques, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Pour cette raison et pour l’importance stratégique de l’élection, cette bataille électorale allait inévitablement sceller le sort à long terme du pays.

Toutes les parties concernées auraient dû réfléchir profondément à cette inexorable question critique : les élections de 2010 créeraient-elles les conditions qui établiraient la base du meilleur avenir possible pour le peuple ivoirien ? Hélas ! Cela n’a pas été le cas. Bien au contraire, il y a une communauté internationale qui martelait que seule la tenue d’élections démocratiques en Côte d’Ivoire serait le gage de la résolution de la crise que le pays traversait quand bien même les conditions minimales requises en vue de la bonne tenue d’un tel exercice étaient inexistantes. Alors même qu’ils savaient cette proposition intrinsèquement illégitime, les Ivoiriens n’ont pas pu résister à cette pression internationale et ont organisé lesdites élections. Toutefois, la réalité objective était que les élections présidentielles telles que tenues en Côte d’Ivoire n’auraient jamais dû se tenir dans les conditions dans lesquelles elles se sont tenues. En réalité, elles portaient en elles les germes d’une exacerbation du conflit qu’elles étaient censées résoudre.

Pour mémoire, la Côte d’Ivoire a été déchirée en 2002 par une rébellion qui a coupé le pays en deux parties : une partie nord contrôlée par les forces rebelles regroupés au sein des Forces Nouvelles acquises à la cause de Alassane Ouattara et une partie sud aux mains du gouvernement dirigé par Laurent Gbagbo. Depuis lors, la Cote d’Ivoire s’est retrouvée avec deux gouvernements, deux administrations, deux armées, et deux leaders ‘’nationaux’’.
Toute élection tenue dans des circonstances similaires ne peut qu’envenimer inévitablement la division de la société et aiguiser les tensions sociales nées et exacerbées du fait de la rébellion de 2002.

Les causes structurelles de la rébellion de 2002 trouvent leur fondement dans des questions sensibles dont des tensions transnationales affectant particulièrement la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, des antagonismes ethniques et religieuses en Côte d’Ivoire, le partage du pouvoir politique ainsi que l’accès au pouvoir et aux opportunités économiques et sociales.

Les griefs

La communauté internationale n’a pas su, dans un tel contexte, apprécié à leur juste valeur des critiques portant sur plusieurs allégations explosives qui, à tort ou à raison, ont alimenté et continuent d’alimenter les opinions forgées par les populations en faveur de Gbagbo dans le sud de la Côte d’Ivoire ainsi que par une forte majorité de l’Afrique francophone. Il s’agit en l’occurrence d’assertions selon lesquelles Ouattara est un étranger né au Burkina Faso ; qu’il est avec le président Burkinabé Blaise Compaoré responsable de la rébellion de 2002 ; que son accession au pouvoir aboutirait à une prise d’assaut du pays particulièrement par les étrangers Burkinabé ; et que historiquement, à ce jour, il s’est toujours disposé à faire la part belle aux intérêts français en Côte d’Ivoire.

Ayant mis tous ces éléments dans la balance, l’Union Africaine (UA) a bien compris qu’un accord négocié entre les deux factions ivoiriennes belligérantes s’avérait nécessaire pour une solution durable à la crise ivoirienne sur la base des questions interdépendantes de démocratie, de paix, d’unité et de réconciliation nationale.

Ainsi, de négociations en négociations depuis 2002, les ivoiriens se sont résolus à assujettir la tenue de l’élection présidentielle aux conditions fixées. Au nombre desdites conditions figurent en toile de fond la question de la réunification du pays, le redéploiement de l’administration nationale sur toute l’étendue du territoire ivoirien ainsi que le désarmement des rebelles et de toutes les milices, suivi de leur intégration dans le creuset sécuritaire national dont le dernier processus devrait être achevé au moins deux mois avant la tenue de ladite élection présidentielle.

Malgré le fait que la moindre de ces conditions n’ait été réunie, les élections présidentielles se sont tenues. Finalement, Alassane Ouattara a été installé président de la Côte d’Ivoire. Gbagbo et son épouse Simone en sont sortis prisonniers humiliés.

Cette crise s’est surtout soldée par la mort de beaucoup d’ivoiriens ; les plus chanceux ont été déplacés, la plupart des infrastructures détruites et les animosités historiques exacerbées.

Ce qui a provoqué le désastre

Il faut attribuer à une telle fin à de nombreux non événements. Les accords relatifs à ce qui devrait se faire en vue de créer les conditions d’élections libres et justes ont été volontairement et dédaigneusement ignorées.

Le Conseil Constitutionnel Ivoirien (CC) est constitutionnellement le seul organe habilité à valider le résultat et donc à proclamer le vainqueur de toute élection et à installer le président, la Commission Electorale Indépendante (CEI) n’ayant pour mandat que de faire suivre les résultats provisoires au Conseil Constitutionnel.

Cependant, ceux-là mêmes qui insistent sur l’inviolabilité des lois en tant que fondamental à toute pratique démocratique ont été illégalement choisis pour certifier les résultats provisoires annoncés à titre personnel par le président de la CEI comme résultats authentiques et définitifs de l’élection présidentielle.

Comme le lui permettait la loi, Gbagbo a contesté la transparence des élections dans certains endroits en particulier dans le nord du pays. Le CC a, à tort ou à raison, admis la majorité des plaintes formulées par Gbagbo, identifié d’autres ‘’irrégularités’’, annulé le vote dans certaines régions et déclaré Gbagbo vainqueur.

Le président de la CEI n’a pas tenu compte des irrégularités relevées et a décidé de manière unilatérale que le véritable vainqueur était Ouattara.

L’envoyé du Secrétaire Général des Nations Unies Ban Ki-moon, son compatriote Sud-coréen Young-jin Choi, Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies (RSSGNU) a également annoncé publiquement la victoire de Ouattara, mais sur la base d’un nombre de voix moindre que celui annoncé par la CEI, après avoir jugé recevables certaines des plaintes formulées par Gbagbo.

Concernant les voix obtenues par les deux candidats, la CEI, le CC et le RSSGNU ont fait trois déterminations différentes.

Selon Gbagbo, en vue de la résolution de cette crise qui conditionne la légitimation de l’expression de la volonté des ivoiriens, il fallait mettre en place une commission internationale en vue de vérifier les résultats des élections avec cette condition sine qua non préalable que aussi bien lui que Ouattara accepterait les conclusions de ladite commission. Cette proposition a été rejetée par la communauté internationale en dépit du fait qu’elle aurait résolu ce litige électoral sans qu’il ait été nécessaire de recourir à la guerre et en dépit du fait que certains observateurs internationaux ont émis des doutes quant à la transparence des élections en particulier dans la partie nord de la Côte d’Ivoire.

A titre d’exemple, en se prononçant sur l’organisation des élections dans le nord du pays, la mission d’observation de l’UA conduite par l’ancien premier ministre togolais Joseph Kokou Kofigoh, la Société civile africaine pour la démocratie et l’assistance sociale conduite par la sénégalaise Seynabou Indieguene et la Coordination des Experts Africains en Election (CAEE) du Cameroun, du Sénégal, du Bénin, du Mali, du Maroc, du Gabon et du Togo conduite par le Camerounais Jean Marie Ongjibangte ont tous tiré la sonnette d’alarme au sujet des élections telles qu’elles se sont tenues dans le nord de la Côte d’Ivoire. La CAEE s’est par exemple exprimée en ces termes : ‘’Après avoir échangé des informations avec d’autres observateurs nationaux et internationaux, nous affirmons par la présente que le second tour des élections présidentielles en Côte d’Ivoire a été émaillé de problèmes graves dans certaines régions, en particulier celles du nord…

‘’Ces problèmes sont relatifs à des vols d’urnes, à l’arrestation des représentants des candidats, à des votes multiples, au refus d’accepter la supervision du décompte des voix par les observateurs internationaux et à l’assassinat des représentants des candidats. Eu égard à tous ces faits, nous déclarons par la présente que le second tour des élections n’a été ni libre, ni juste encore moins transparente dans ces localités du nord.’’
Le rapport de la Cedeao non rendu !

La mission d’observation de l’élection pour le compte de la Cedeao n’a pas, pour sa part, à ce jour, publié son rapport sur le second tour des élections présidentielles en Côte d’Ivoire ! Pourquoi ? La commission internationale indépendante proposée par Laurent Gbagbo aurait dû être mise en place et habilitée à l’effet de prendre une mesure définitive et contraignante sur ce qui s’était passé. Le temps nous dira pourquoi cela n’a pas été fait !

Qui plus est, le RSSGNU a pris la résolution pour le moins étrange d’outrepasser son mandat en déclarant le vainqueur de l’élection, à contrario de ses attributions telles que fixées par le Conseil de Sécurité. Ce fait, au risque de nous répéter, place l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) au rang de ‘’faction’’ partisane dans le conflit Ivoirien contrairement à la neutralité pacificatrice dont elle était censée faire preuve à équidistance des parties en situation de belligérance. Dès lors, l’ONUCI n’avait plus d’autre choix que d’œuvrer activement à l’installation de Ouattara comme président du pays et partant, au départ de Gbagbo.

C’est cela qui, en dernier ressort, justifie l’usage éhonté par l’ONUCI de son potentiel militaire pour ouvrir la voie aux Forces Nouvelles qui ont ainsi vaincu les forces de Gbagbo et ont réussi à le capturer sous l’impudique prétexte qu’elles agissaient dans le sens de la protection des civils.
Alors même qu’elle avait obligation de faire prévaloir son mandat de pacificateur qui consistait en un maintien à égales distances des forces belligérantes, l’ONUCI n’a engagé aucune action pour stopper l’avancée des Forces Nouvelles depuis le nord du pays jusqu’au sud à Abidjan.

Ni l’ONUCI encore moins la Force française Licorne, conformément au mandat à elles fixées par les Nations Unies, n’ont aucunement protégé les populations civiles dans la région de Duékoué, où, à l’évidence, le plus grand massacre de civils a eu lieu !
Cela n’est pas sans rappeler l’échec des Nations Unies à mettre fin aux meurtres et abus les plus catastrophiques qui ont été perpétrés dans l’est de la République Démocratique du Congo.

Des conclusions indiscutables

La réalité ivoirienne soulève un certain nombre de conclusions indiscutables. Les conditions convenues en vue de la tenue d’élections démocratiques en Côte d’Ivoire n’ont en aucune mesure été mises en place.

La communauté internationale a refusé de procéder à la vérification du processus électoral et a proclamé les résultats, ce, en dépit des fortes allégations de fraude électorale. Une telle attitude laisse sans réponse la question cruciale du véritable vainqueur des élections, ce que Ouattara aurait dû faire.
Usant de sa place de choix au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies, la France a réussi à s’assigner un important rôle dans la détermination de l’avenir de la Côte d’Ivoire, son ancienne colonie au sein de laquelle elle détient, entre autres, de prestigieux intérêts économiques. Elle s’est jointe aux Nations Unies en vue de s’assurer que Ouattara sorte victorieux du conflit Ivoirien. Cela ne fait que justifier les intérêts nationalistes de la France en rapport avec sa politique de Françafrique dont l’objectif est de perpétuer une relation particulière avec ses colonies africaines. L’ancien président français François Mitterrand ne disait pas autre chose, lui qui affirmait : « La France n’aura pas d’histoire au 21e siècle sans l’Afrique », toute chose qu’a confirmé l’ancien ministre français Jacques Godfrain lorsqu’il affirmait « Un petit pays (la France) avec juste un peu de force, nous pouvons faire bouger toute une planète grâce à nos relations avec 15 ou 20 pays africains…’’

L’UA n’est pas non plus sans reproche dans la mesure où elle a failli dans son objectif de persuasion de tous les acteurs à œuvrer en faveur de la réconciliation et partant, d’une paix durable entre ivoiriens.

Aussi tragique qu’ils ont été, les événements survenus en Côte d’Ivoire creusent davantage le fossé béant du conflit endémique qui sévit dans le pays. Cela se doit au fait que le pays a fait confiance à la rébellion manquée de 2002 en lui confiant le pouvoir de décider du futur du pays alors que la situation objective imposait et impose que le peuple ivoirien, dans toutes ses composantes, s’engage dans la détermination de leur destin commun.
Gbagbo, au cours de la décennie durant laquelle il a dirigé la Côte d’Ivoire en tant que président, n’avait eu aucune possibilité d’agir comme de raison pour réunifier le pays et le réconcilier à travers toutes ses composantes en dépit de l’existence d’accords négociés dans ce sens. En dirigeant lui aussi la Côte d’Ivoire en tant que président, Ouattara ne pourra point atteindre ces objectifs, comme de raison, en dehors du cadre d’un accord honnête, sérieux, conclu avec les sections de la population ivoirienne représentée par Gbagbo.
Ce qui devait arriver a été prédit par l’ambassadeur des Etats Unis en Côte d’Ivoire d’alors, Wanda L. Nesbit qui en juillet 2009 conseillait le gouvernement américain en ces termes :
«Il ressort à présent que l’accord de Ouaga IV, (le quatrième accord appelé Accord Politique de Ouagadougou qui prescrivait que le désarmement doit précéder les élections) est fondamentalement un accord entre Blaise Compaoré (Président du Burkina Faso) et Laurent Gbagbo en vue de partager le contrôle du nord jusqu’au lendemain de l’élection présidentielle en dépit du fait que le texte en appelle aux Forces Nouvelles de restituer le contrôle du nord du pays au gouvernement et d’achever le désarmement deux mois avant la tenue des élections…

« Mais en attendant la création d’une nouvelle armée nationale, les 5 000 soldats des Forces Nouvelles qui doivent être ‘’désarmés’’ et regroupés dans des casernes dans quatre villes clés du nord et de l’ouest du pays représentent une sérieuse force militaire que les Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN) ont l’intention de maintenir bien formée et en réserve jusqu’au lendemain de l’élection. La cession du pouvoir administratif des FAFN aux autorités du gouvernement civil est une condition sine qua non pour les élections, mais comme le confirment des voyageurs dans le nord (y compris le personnel de l’ambassade), les FAFN maintiennent un contrôle absolu de la région en particulier en ce qui concerne les finances.»

Les victimes

Le fait que les ‘’conditions préalables à l’organisation des élections’’ n’aient pas pu être mises en place augurait de sa finalité. Le ‘’contrôle’’ du nord par les forces rebelles dont a fait mention l’ambassadeur Nesbitt préfigurait l’issue des élections présidentielles de 2010.
Similairement, il a été fait usage de la ‘’puissance militaire’’ de la rébellion, que l’ambassadeur Nesbitt a mentionnée, pour asseoir la victoire de Ouattara en tant que président de la Côte d’Ivoire. C’est donc à juste titre qu’au plus fort de la crise postélectorale, Laurent Gbagbo s’est écrié : «On m’a trahi!» En fin de compte, cette crise a fait un grand nombre de victimes. Il y a en premier chef l’Union Africaine. Les événements tragiques survenus en Côte d’Ivoire ont confirmé la marginalisation de cette Union quant à son aptitude à venir à bout des plus grands défis auxquels l’Afrique se trouve aujourd’hui confrontée. Bien au contraire, l’UA a ainsi plutôt légitimé l’intervention et l’aptitude de ces grandes puissances à relever lesdits défis en faisant usage de leurs différentes forces militaires pour légitimer leurs actions de persuasion des Nations Unies à autoriser leurs propres interventions égoïstes en Afrique.
L’Organisation des Nations Unies est également une autre victime. Elle a irrémédiablement sapé son autorité en tant que force neutre dans la résolution des conflits internes tels que celui qui vient de se dérouler en Côte d’Ivoire. Il est à présent difficile pour l’ONU de convaincre l’Afrique et le reste du monde en développement qu’elle n’est pas un simple instrument à la solde des grandes puissances du monde. Cela a confirmé l’urgence de la nécessité d’une restructuration de cette organisation sur la base du point de vue selon lequel dans sa structuration actuelle, l’ONU n’a aucun pouvoir pour agir en tant que véritable représentant démocratique de ses états membres.

Ainsi, les événements survenus en Côte d’Ivoire pourraient, de plusieurs manières, servir de base pour ce qui est de l’urgente nécessité de redéfinition du système des relations internationales.

Par leurs agissements, les grandes puissances ont mis à nue la triste réalité de l’équilibre et de l’abus de pouvoir en période post-Guerre froide et ont fait leur la thèse fictive selon laquelle elles respectent l’autorité de la loi dans la conduite des relations internationales, même telles que définies par la charte des Nations Unies, et que, en tant que démocrates, elles respectent les points de vue des peuples du monde.

Il faut seulement espérer que Laurent Gbagbo et le peuple ivoirien ne continuent pas de payer le lourd tribut d’abusés et de victimes d’un système global qui, dans la quête de ses intérêts, tout en criant haut et fort les droits universels de l’homme, ne cherche en réalité qu’à perpétuer la domination de la masse par un groupuscule qui a à disposition la prépondérance du pouvoir politique, économique, militaire ainsi que le pouvoir des média.

Les événements pervers et venimeux qui ont affligé la Côte d’Ivoire posent là cette question pressante: Combien de cas flagrants d’abus de pouvoir l’Afrique et les autres pays en développement du monde devront-ils encore subir avant l’avènement d’un véritable système démocratique de gouvernance globale ?

Mon album de famille, par Mouammar Kadhafi

Moi frere guide a vous mes freres et soeurs de l'afrique libre

Les hypocrites ! Ils disent tous que j’ ai toujours été leur ennemi. Aucun ne se souvient de m’avoir connu et fréquenté. Et pourtant…

Avec mon ami José Manuel Barroso, c’était « A la vie, à la mort ! » Avec le roi Juan Carlos d’Espagne Avec mon conseiller salarié Tony Blair Avec Pascal Lamy, à l’époque, il était commissaire européen, pas encore Directeur Général de l’Organisation Mondiale du Commerce Avec Romano Prodi, quand il présidait la Commission européenne. Avec José María Aznar, toujours un peu réservé Avec José Luis Zapatero ça, c’est Silvio Bercusconi. On était inséparables. Et on en a fait ensemble des coups pandables à Sarko ! Nicolas Sarkozy. Après tout ce que j’ai fait pour lui, il a comploté pour me renverser. Je ne sais pas ce qu’il ne m’a pas pardonné : les Rafales ? les centrales nucléaires ? ou sa Cécilia ? Et Barack Obama, le petit nouveau.
A- Les vraies raisons de la guerre en Lybie
1-Premier satellite Africain RASCOM 1
C’est la Libye de Kadhafi qui offre à toute l’Afrique sa première vraie révolution des temps modernes : assurer la couverture universelle du continent pour la téléphonie, la télévision, la radiodiffusion et de multiples autres applications telles que la télémédecine et l’enseignement à distance ; pour la première fois, une connexion à bas coût devient disponible sur tout le continent, jusque dans les zones rurales grâce au système par pont radio WMAX.
L’histoire démarre en 1992 lorsque 45 pays africains créent la société RASCOM pour disposer d’un satellite africain et faire chuter les coûts de communication sur le continent. Téléphoner de et vers l’Afrique est alors le tarif le plus cher au monde, parce qu’il y avait un impôt de 500 millions de dollars que l’Europe encaissait par an sur les conversations téléphoniques même à l’intérieur du même pays africain, pour le transit des voix sur les satellites européens comme Intelsat. Un satellite africain coûtait juste 400 millions de dollars payable une seule fois et ne plus payer les 500 millions de location par an. Quel banquier ne financerait pas un tel projet ? Mais l’équation la plus difficile à résoudre était : comment l’esclave peut-il s’affranchir de l’exploitation servile de son maître en sollicitant l’aide de ce dernier pour y parvenir ? Ainsi, la Banque Mondiale, le FMI, les USA, l’Union Européenne ont fait miroiter inutilement ces pays pendant 14 ans.
C’est en 2006 que Kadhafi met fin au supplice de l’inutile mendicité aux prétendus bienfaiteurs occidentaux pratiquant des prêts à un taux usuraire; le guide Libyen a ainsi mis sur la table 300 millions de dollars, La Banque Africaine de Développement a mis 50 millions, la Banque Ouest Africaine de Développement, 27 millions et c’est ainsi que l’Afrique a depuis le 26 décembre 2007 le tout premier satellite de communication de son histoire. Dans la foulée, la Chine et la Russie s’y sont mises, cette fois en cédant leur technologie et ont permis le lancement de nouveaux satellites, Sud-Africain, Nigérian, Angolais, Algérien et même un deuxième satellite africain est lancé en juillet 2010. Et on attend pour 2020, le tout premier satellite technologiquement 100% africain et construit sur le sol africain, notamment en Algérie. Ce satellite est prévu pour concurrencer les meilleurs du monde, mais à un coût 10 fois inférieur, un vrai défi.

Voilà comment un simple geste symbolique de 300 petits millions peut changer la vie de tout un continent. La Libye de Kadhafi a fait perdre à l’Occident, pas seulement 500 millions de dollars par an mais les milliards de dollars de dettes et d’intérêts que cette même dette permettait de générer à l’infini et de façon exponentielle, contribuant ainsi à entretenir le système occulte pour dépouiller l’Afrique.
2. Fond Monétaire Africain, Banque Centrale Africaine, Banque Africaine des Investissements
Les 30 milliards de dollars saisis par M. Obama appartiennent à la Banque Centrale Libyenne et prévu pour la contribution libyenne à la finalisation de la fédération africaine à travers 3 projets phare :
- la Banque Africaine d’Investissement à Syrte en Libye,
- la création dès ce 2011 du Fond Monétaire Africain avec un capital de 42 milliards de dollars avec Yaoundé pour siège,
- la Banque Centrale Africaine avec le siège à Abuja au Nigeria dont la première émission de la monnaie africaine signera la fin du Franc CFA grâce auquel Paris a la main mise sur certains pays africains depuis 50 ans.
On comprend dès lors et encore une fois la rage de Paris contre Kadhafi. Le Fond Monétaire Africain doit remplacer en tout et pour tout les activités sur le sol africain du Fond Monétaire International qui avec seulement 25 milliards de dollars de capital a pu mettre à genoux tout un continent avec des privatisations discutables, comme le fait d’obliger les pays africains à passer d’un monopole publique vers un monopole privé. Ce sont les mêmes pays occidentaux qui ont frappés à la porte pour être eux aussi membres du Fond Monétaire africain et c’est à l’unanimité que le 16-17 décembre 2010 à Yaoundé les Africains ont repoussé cette convoitise, instituant que seuls les pays africains seront membres de ce FMA.
Il est donc évident qu’après la Libye la coalition occidentale déclarera sa prochaine guerre à l’Algérie, parce qu’en plus des ses ressources énergétiques énormes, ce pays a une réserve monétaire de 150 milliards d’Euros. Ce qui devient la convoitise de tous les pays qui bombardent la Libye et qui ont tous quelque chose en commun, ils sont tous financièrement en quasi faillite, les USA à eux seuls ont 14.000 Milliards de dollars de dettes, La France, la Grande Bretagne et l’Italie ont chacun environ 2.000 milliards de dettes publiques alors que les 46 pays d’Afrique Noire ont au total moins de 400 milliards de dollars de dettes publiques. Créer des fausses guerres en Afrique dans l’espoir de trouver de l’oxygène pour continuer leur apnée économique qui ne fait que s’empirer ne fera qu’enfoncer les Occidentaux dans leur déclin qui a pris son envol en 1884, lors de la fameuse Conférence de Berlin. Car comme l’avait prédit l’économiste Américain Adams Smith en 1865, dans son soutient à Abraham Lincoln pour l’abolition de l’esclavage, «l’économie de tout pays qui pratique l’esclavage des noirs est en train d’amorcer une descente vers l’enfer qui sera rude le jour où les autres nations vont se réveiller »
3- Unions régionales comme frein à la création des États Unis d'Afrique
Pour déstabiliser et détruire l’union Africaine qui va dangereusement (pour l’Occident) vers les États-Unis d’Afrique avec la main de maître de Kadhafi, l’Union Européenne a d’abord tenté sans y parvenir la carte de la création de l’UPM (Union Pour la Méditerranée) Il fallait à tout prix couper l’Afrique du Nord du reste de l’Afrique en mettant en avant les mêmes thèses racistes du 18-19ème siècle selon lesquelles les populations africaines d’origine Arabes seraient plus évoluées, plus civilisées que le reste du continent. Cela a échoué parce que Kadhafi a refusé d’y aller. Il a compris très vite le jeu à partir du moment où on parlait de la Méditerranée en associant quelques pays africains sans en informer l’Union Africaine, mais en y invitant tous les 27 pays de l’Union Européenne.
L’UPM sans le principal moteur de la fédération africaine était foirée avant même de commencer, un mort-né avec Sarkozy comme Président et Mubarack, le vice-président. Ce qu’Alain Juppé tente de relancer, tout en misant sur la chute de Kadhafi, bien sur. Ce que les dirigeants Africains ne comprennent pas est que tant que ce sera l’Union Européennes à financer l’Union Africaine, on sera toujours au point de départ, car dans ces conditions, il n’y aura pas d’effective indépendance. C’est dans le même sens que l’Union Européenne a encouragé et financé les regroupements régionaux en Afrique. Il était évident que la CEDEAO qui a une Ambassade à Bruxelles et qui tire l’essentiel de son financement de l’UE, est un obstacle majeur contre la fédération africaine. C’est ce que Lincoln avait combattu dans la guerre de sécession aux États-Unis, parce qu’à partir du moment où un groupe de pays se retrouvent autour d’une organisation politique régionale, cela ne peut que fragiliser l’organe central. C’est ce que l’Europe voulait et c’est ce que les Africains n’ont pas compris en créant coup sur coup, la COMESA, l’UDEAC, la SADC et le Grand Maghreb qui n’a jamais fonctionné encore une fois grâce à Kadhafi qui lui l’avait très bien compris.
4-Kadhafi, l'Africain qui a permis de laver l'humiliation de l'Apartheid
Kadhafi est dans le cœur de presque tous les Africains comme un homme très généreux et humaniste pour son soutien désintéressé a la bataille contre le régime raciste d’Afrique du Sud. Si Kadhafi avait été un homme égoïste, rien ne l’obligeait à attirer sur lui les foudres des occidentaux pour soutenir financièrement et militairement l’ANC dans sa bataille contre l’apartheid.
C’est pour cela qu’à peine libéré de ses 27 ans de prisons, Mandela décide d’aller rompre l’embargo des Nations Unis contre la Libye le 23 Octobre 1997. A cause de cet embargo même aérien, depuis 5 longues années aucun avion ne pouvait atterrir en Libye. Pour y arriver, Il fallait prendre un avion pour la Tunisie ; arriver à Djerba et continuer en voiture pendant 5 heures pour Ben Gardane, passer la frontière et remonter en 3 heures de route par le désert jusqu’à Tripoli. Ou alors, passer par Malte et faire la traversée de nuit, sur des bateaux mal entretenus jusqu’à la côte libyenne.
Un calvaire pour tout un peuple, juste pour punir un seul homme. Mandela décida de rompre cette injustice et répondant a l’ex Président Américain Bill Clinton, qui avait jugé cette visite «malvenue», il s’insurgea : «Aucun État ne peut s'arroger le rôle de gendarme du monde, et aucun État ne peut dicter aux autres ce qu'ils doivent faire ». Il ajouta : « ceux-là qui hier étaient les amis de nos ennemis, ont aujourd’hui le toupet de me proposer de ne pas visiter mon frère Kadhafi, ils nous conseillent d’être ingrats et d’oublier nos amis d’hier ». En effet, pour l’Occident, les racistes d’Afrique du Sud étaient leurs frères qu’il fallait protéger. C’est pour cela que tous les membres de l’Anc étaient considérés des dangereux terroristes, y compris Nelson Mandela. Il faudra attendre le 2 Juillet 2008, pour que le Congrès Américain vote une loi pour rayer le nom de Nelson Mandela et de ses camarades de l’ANC de cette liste noire, pas parce qu’ils ont compris la bêtise d’une telle liste, mais parce qu’on voulait faire un geste pour les 90 ans de Nelson Mandela. Si les Occidentaux sont aujourd’hui repentis de leur soutien d’hier aux ennemis de Mandela et sont vraiment sincères lorsqu’on lui donne des noms de rue et de places, comment continuer à faire la guerre à celui qui a permis la victoire de Mandela et son peuple, Kadhafi ?
B- Ceux qui veulent exporter la démocratie sont ils des démocrates?
Et si la Libye de Kadhafi était plus démocratique que les USA, la France, la Grande Bretagne et tous ceux qui font la guerre pour exporter la démocratie en Libye ? Le 19 Mars 2003, le Président Georges Bush lance les bombes sur la tête des Iraquiens avec le prétexte d’y exporter la démocratie. Le 19 Mars 2011, c’est-à-dire 8 ans plus tard et jour pour jour, c’est le Président Français qui lance ses bombes sur la tête des Libyens avec le même prétexte de leur offrir la démocratie. Monsieur Obama, Prix Nobel de la Paix 2009 et président des États Unis d’Amérique, pour justifier qu’il procède à un déferlement de missiles Cruise de ses sous-marins sur la tête des Libyens a dit que c’était pour chasser le dictateur Kadhafi du pouvoir et y instaurer la démocratie.
La question que tout être humain doté de la moindre capacité intellectuel de jugement et d’appréciation ne peut s’empêcher de se poser est : ces pays comme la France, l’Angleterre, les USA, l’Italie, la Norvège, le Danemark, la Pologne dont la légitimité pour aller bombarder les Libyens se base sur le seul fait de s’être autoproclamés « pays démocratiques » sont-ils réellement démocratiques ? Si oui, sont-ils plus démocratiques que la Libye de Kadhafi ? La réponse, sans équivoque est NON, pour la simple et bonne raison que la démocratie n’existe pas. Ce n’est pas moi qui l’affirme, mais celui-là même dont la ville natale, Genève abrite l’essentiel du commandement des Nations Unies. Il s’agit bien entendu de Jean-Jacques Rousseau né à Genève en 1712 qui affirme dans le chapitre IV du Livre III de son très célèbre « Contrat Social » que : « il n'a jamais existé de véritable démocratie, et il n'en existera jamais». Pour qu’un état soit véritablement démocratique Rousseau pose 4 conditions selon lesquelles la Libye de Kadhafi est même de loin plus démocratique que les États-Unis d’Amérique, la France et tous les autres qui prétendent lui exporter la démocratie à savoir :
1- Dimension de l’État : plus un état est grand, moins il peut être démocratique, pour Rousseau l’État doit être très petit pour que le peuple soit facile à rassembler et que chaque citoyen puisse aisément connaître tous les autres. Avant donc de faire voter les gens, il faut s’assurer que chacun connaisse tous les autres sans quoi voter pour voter est un acte dénué de tout fondement démocratique, c’est un simulacre de démocratie pour élire un dictateur. La structure de l’organisation de l’État Libyen se fonde sur une base tribale qui regroupe par définition le peuple en de petites entités. Le sentiment démocratique est plus présent dans une tribu, dans un village que dans une grande Nation, parce que le fait que tout le monde se connaisse et que la vie tourne autour des mêmes points communs apporte une sorte d’autorégulation, d’autocensure même pour peser à chaque instant, la réaction ou la contre-réaction des autres membres pour ou contre les opinions qu’on peut avoir. Sous cet angle, c’est la Lybie qui répond le mieux aux exigences de Rousseau, ce qu’on ne peut pas dire de même pour les États-Unis d’Amérique, la France ou la Grande Bretagne, des sociétés fortement urbanisées où la majorité des voisins ne se disent même pas bonjour et donc ne se connaissent pas, même vivant cote-à-cote pendant 20 ans.
Dans ces pays, on est passé directement à l’étape suivante : « le vote » qu’on a malignement sanctifié afin de faire oublier que ce vote est inutile à partir du moment où je m’exprime sur l’avenir d’une nation sans en connaitre ses membres. On est ainsi arrivé jusqu’à la bêtise du vote des citoyens vivant à l’étranger. Se connaitre et se parler est la condition essentielle de la communication pour le débat démocratique qui précède toute élection.
2- Il faut la simplicité des mœurs et des comportements pour éviter que l’on passe l’essentiel du temps à parler de justice, de tribunal pour trouver des solutions aux multitudes querelles d’intérêts divers qu’une société trop complexe fait naitre naturellement. Les Occidentaux se dé finissement comme des pays civilisés, donc aux mœurs complexes et la Libye comme pays dit primitif, c’est-à-dire aux meurs simples. Sous cet angle, encore une fois, c’est la Libye qui répondrait mieux aux critères démocratiques de Rousseau que tous ceux qui prétendent lui donner des leçons de démocratie. Dans une société complexe, les trop nombreux conflits sont résolus par la loi du plus fort, puisque celui qui est riche évite la prison parce qu’il peut se permettre un meilleur avocat et surtout, orienter l’appareil répressif de l’état contre celui qui vole une banane dans un supermarché, plutôt que le délinquant financier qui fait crouler une banque. Dans une ville comme New York où 75% de la population est blanche, 80% des postes de cadres sont occupés par des Blancs et ils ne sont que 20% des personnes en prison.
3- L’égalité dans les rangs et dans les fortunes. Il suffit de voir le classement FORBES 2010 pour voir quels sont les noms des personnes les plus riches de chacun des pays qui jette la bombe sur la tête des Libyens et voir la différence avec le salaire le plus bas dans chacun des pays et faire de même pour la Libye pour comprendre qu’en matière de redistribution de la richesse du pays, c’est à la Libye d’exporter son savoir faire à ceux qui la combattent et non le contraire. Même sous cet angle, selon Rousseau, la Libye serait plus démocratique que ceux qui veulent pompeusement lui exporter la prétendue démocratie. Aux États-Unis 5% de la population possèdent 60% de la richesse nationale. C’est le pays le plus déséquilibré, le plus inégal du monde.
4- PAS DE LUXE. Pour Rousseau pour qu’il y ait la démocratie dans un pays, il ne faut pas qu’il y ait de luxe parce que selon lui, le luxe rend nécessaire la richesse et cette dernière devient la vertu, l’objectif à atteindre à tout prix et non le bonheur du peuple, « le luxe corrompt à la fois le riche et le pauvre, l'un par la possession, l'autre par la convoitise ; il vend la patrie à la mollesse, à la vanité ; il ôte à l'État tous ses citoyens pour les asservir les uns aux autres, et tous à l'opinion ». Ya-t-il plus de luxe en France ou en Libye ? Ce rapport d’asservissement des employés qui sont poussés jusqu’au suicide les employés mêmes des entreprises publiques ou semi-publique, pour des raisons de rentabilité et donc de possession de luxe d’une des parties est-il plus criant en Libye ou en Occident ?
Le sociologue Américain C. Wright Mills a décrit en 1956 la démocratie américaine comme « la dictature des élites ». Selon Mills, les États-Unis d’Amérique ne sont pas une démocratie parce qu’en définitive, c’est l’argent qui y parle dans les élections et non le peuple. Le résultat de chaque élection y est l’expression de la voix de l’argent et non la voix du peuple. Après Bush-père et Bush-fils, pour les primaires républicaines de 2012, on parle déjà de Bush-benjamin. En plus, si le pouvoir politique se base sur la bureaucratie, Max Weber fait remarquer qu’il y a 43 millions de fonctionnaires et militaires aux États-Unis qui commandent effectivement le pays, mais qui n’ont été votés par personne et qui ne répondent pas directement au peuple de leurs activités. Une seule personne (un riche) est donc votée mais le vrai pouvoir sur le terrain est tenu par une seule caste de riches qui ne résulte purement et simplement que de nominations comme les ambassadeurs, les généraux de l’armée etc...
Combien de personnes dans les pays autoproclamés « démocratiques » savent qu’au Pérou la constitution interdit un deuxième mandat consécutif au président de la république sortant ? Combien de personnes savent qu’au Guatemala, non seulement le président sortant ne doit plus jamais se présenter comme candidat à cette fonction, mais qu’en plus à aucun degré de parenté, aucun membre de sa famille ne pourra plus prétendre à cette fonction ? Combien savent que le Rwanda est le pays qui intègre politiquement le mieux les femmes au monde avec 49% de parlementaires femmes ? Combien savent que dans le classement de la CIA 2007, sur 10 pays les mieux gérés au monde, 4 sont Africains ? Avec la palme d’or à la Guinée équatoriale dont la dette publique ne représente que 1,14% de son PIB.
La guerre civile, les révoltes, les rebellions sont les ingrédients d’un début de démocratie soutient Rousseau. Parce que la démocratie n’est pas une fin, mais un processus permanent pour réaffirmer les droits naturels des humains que dans tous les pays du monde (sans exception) une poignée d’hommes et de femmes, confisquant le pouvoir du peuple, l’oriente pour se maintenir aux affaires. On trouve ici et là des formes de castes qui usurpent le mot « démocratie » qui doit être cet idéal vers lequel tendre et non un label à s’approprier ou un refrain à vanter parce qu’on est juste capable de crier plus fort que les autres. Si un pays est calme comme la France ou les États-Unis, c’est-à-dire sans aucune révolte, pour Rousseau cela veut tout simplement dire que le système dictatorial est suffisamment répressif pour empêcher toute tentative de rébellion. Si les Libyens se révoltent, ce n’est pas une mauvaise chose. C’est prétendre que les peuples acceptent stoïquement le système qui les opprime partout dans le monde sans réagir qui est très mauvais. Et Rousseau de conclure : « Malo periculosam libertatem quam quietum servitium -traduction : S'il y avait un peuple de dieux, il se gouvernerait démocratiquement. Un gouvernement si parfait ne convient pas à des hommes ». Dire qu’on tue les Libyens pour leur bien est un leurre.
C- Quelles leçons pour l'Afrique?
Après 500 ans de relations de dominateur et de dominé avec l’Occident, il est dès lors prouvé que nous n’avons pas les mêmes critères pour définir le bon et le méchant. Nous avons des intérêts profondément divergents. Comment ne pas déplorer le Oui de 3 pays africains au sud du Sahara, Nigeria, Afrique du Sud et Gabon pour la résolution 1973 inaugurant la nouvelle forme de colonisation baptisée « protection des peuples », validant la théorie raciste que les Européens véhiculent depuis le 18ème siècle selon laquelle l’Afrique du Nord n’a rien à partager avec l’Afrique Subsaharienne, l’Afrique du nord serait ainsi plus évoluée, plus cultivée et plus civilisée que le reste de l’Afrique. Tout se passe comme si la Tunisie, l’Égypte, la Libye, l’Algérie ne faisaient pas partie de l’Afrique. Même les Nations Unies semblent ignorer la légitimité de l’Union Africaine sur ses états membres. L’objectif est d’isoler les pays d’Afrique subsaharienne afin de mieux les fragiliser et les tenir sous contrôle. En effet, dans le capital du nouveau Fond Monétaire Africain (FMA), l’Algérie avec 16 milliards de dollars et la Libye avec 10 milliards de dollars contribuent à eux tous seuls pour près de 62% du capital qui est de 42 milliards de Dollars. Le premier pays d’Afrique subsaharienne et les plus peuplés, le Nigeria suivi de l’Afrique du Sud arrivent très loin derrière avec 3 milliards de dollars chacun.
C’est très inquiétant de constater que pour la première fois de l’histoire des Nations Unies, on a déclaré la guerre à un peuple sans avoir exploré au préalable la moindre piste pacifique pour solutionner le problème.
L’Afrique a-t-elle encore sa place dans une telle organisation ? Le Nigeria et l’Afrique du Sud sont disposés à voter OUI à tout ce que l’Occident demande, parce qu’ils croient naïvement aux promesses des uns et des autres de leur donner une place de membre permanent au Conseil de Sécurité avec le même droit de veto. Ils oublient tous les deux que la France n’a aucun pouvoir de leur attribuer le moindre poste. Si elle l’avait, il y a belle lurette que Mitterrand l’aurait faite pour l’Allemagne de Helmut Kohl. La reforme des Nations Unies n’est pas à l’ordre du jour. La seule manière de compter, est la méthode chinoise : tous les 50 pays africains doivent quitter les Nations Unies. Et s’ils doivent y retourner un jour, ne le faire que s’ils ont obtenu ce qu’ils demandent depuis longtemps, un poste pour toute la fédération africaine, sinon rien.
Cette méthode de la non-violence est la seule arme de justice dont disposent les pauvres et les faibles que nous sommes. Nous devons tout simplement quitter les Nations Unies, car cette organisation de par sa configuration, de par sa hiérarchie est aux services des plus forts.
Nous devons quitter les Nations Unies afin de marquer notre réprobation de cette conception du monde basée uniquement sur l’écrasement du plus faible. Tout au moins ils seront libres de continuer de le faire, mais pas avec notre signature, pas en rappelant que nous sommes d’accord alors qu’ils savent très bien qu’ils ne nous ont jamais interrogés. Et même quand nous avons donné notre propre point de vue, comme la rencontre de samedi 19/3 à Nouakchott avec la déclaration sur la contrariété à l’action militaire, ceci a été passé tout simplement sous silence pour aller accomplir le forfait de bombarder le peuple africain.
Ce qui arrive aujourd’hui est le scénario déjà vu auparavant avec la Chine. Aujourd’hui, on reconnaît le gouvernement Ouattara, on reconnaît le gouvernement des insurgés en Libye. C’est ce qui s’est passé à la fin de la deuxième guerre mondiale avec la Chine. La soit disant communauté internationale avait choisi Taiwan comme unique représentant du peuple Chinois en lieu de place de la Chine de Mao. Il faudra attendre 26 ans, c’est-à-dire le 25 octobre 1971 avec la résolution 2758 que tous les Africains devraient lire, pour mettre fin à la bêtise humaine. La Chine est admise, sauf qu’elle a prétendu et obtenue d’être membre permanent avec doit de veto, si non elle n’entre pas. Cette exigence satisfaite et la résolution d’admission entrée en vigueur, il faudra attendre un an pour que le 29 septembre 1972, le Ministre Chinois des Affaires Étrangères donne sa réponse avec une lettre au Secrétaire Général des Nations Unies pas pour dire Oui ou Merci, mais pour faire des mises au point, en garantie de sa dignité et de sa respectabilité.
Qu’est-ce que l’Afrique espère obtenir des Nations Unies sans poser un acte fort pour se faire respecter ? On a vu en Cote d’Ivoire un fonctionnaire des Nations Unies se considérer au dessus d’une institution constitutionnelle de ce pays. Nous sommes entrés dans cette organisation en acceptant d’être des serfs et croire que nous serons invités à table pour manger avec les autres dans les plats que nous avons lavés est tout simplement crédule, pire, stupide. Quand l’UA reconnaît la victoire de Ouattara sans même tenir compte des conclusions contraires de ses propres observateurs envoyés sur le terrain, juste pour faire plaisir à nos anciens maîtres, comment peut-on nous respecter ? Lorsque le président Sud-Africain Zuma déclare que Ouattara n’a pas gagné les élections et change à 180° après un tour à Paris, on peut se demander ce que valent ces dirigeants qui représentent et parlent au nom de 1 milliard d’Africains.
La force et la vraie liberté de l’Afrique viendront de sa capacité à poser des actes réfléchis et en assumer les conséquences. La dignité et la respectabilité ont un prix. Sommes-nous disposés à le payer ? Si non, notre place reste à la cuisine, aux toilettes pour garantir le confort des autres.
Genève le 28/03/2011
Jean-Paul Pougala
(*) Jean-Paul Pougala est un écrivain d’origine camerounaise, directeur de l’Institut d’Études Géostratégiques et professeur de sociologie à l’Université de la Diplomatie de Genève en suisse

POUR VOUS, C'EST QUI LAURENT GBAGBO ?

Par Me Cheikh Kouressy Ba Avocat à la Cour de Dakar :

Jérémie et Job à la fois ! L’homme politique le plus dénigré et le plus diffamé qui soit, mais aussi le dirigeant africain qui a connu le plus d’épreuves douloureuses tout au long de sa longue marche, à la fois ! Même séquestré, il continue d’être accusé de tous les crimes ! Les disparus du Novotel, pro-Gbagbo notoires, enlevés alors que la résidence présidentielle de Cocody est sous un déluge de feu : c’est Gbagbo ! Le général Guéi, tué avec tous ses proches pendant que le président se trouve en visite officielle en Italie et que ses ministres, officiers, gendarmes sont affreusement assassinés et que c’est la débandade au plus haut niveau de l’Etat : c’est Gbagbo ! Le journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer enlevé et abattu alors que son enquête sur les magouilles du cacao révèle le rôle du trader Antony Ward de Armajaro, patron et mari de la sœur de LoÏc Folleroux lui-même fils de Madame Ouattara Dominique Nouvian ex-veuve Folleroux, les pratiques spéculatives de la rébellion qui attaque toujours pour entraver la commercialisation du cacao et permettre donc la constitution d’énormes stocks, lesquels ne seront vendus qu’après que les prix se sont envolés à des hauteurs inédites pour des centaines de milliards de bénéfices allant dans les poches de Ouattara, Soro et leurs chefs de guerre : c’est Gbagbo qui l’a tué !
Et que dire de ces innombrables victimes, toujours « ramassées », découvertes et photographiées par les journaux proches de Ouattara au détour d’une rue, mutilées et sauvagement torturées, des morts dont la proximité et les incompatibilités d’humeur avec Ouattara, Soro Guillaume ou leurs chefs de guerre sont avérées : encore Gbagbo ! Les escadrons de la mort, Gbagbo ! Les charniers, à commencer par celui de Yopougon, où le principal protagoniste, un Malien payé en faux billets par Ouattara soi-même et qui, après son élargissement de prison au Mali pour détention et usage de ces faux billets, viendra se répandre dans la presse ivoirienne et confesser sa participation à la mascarade ? Encore et toujours Gbagbo ! Le vrai-faux massacre des femmes marcheuses d’Abidjan où l’on s’est rendu compte qu’entre Hollywood et Bollywood, il pouvait bien y avoir de la place pour les rebelles cinéastes de Ouattara à Abobollywood assistés par l’Afp et les grandes chaînes de télévisions, avec une morte ensanglantée qui se relève, croyant la scène terminée, et qui s’entend hurler en malinké « recouche toi, ce n’est pas encore fini ! » : ne cherchez pas midi à quatorze heures, c’est encore l’effaceur qui est passé par là !
Voilà Laurent Gbagbo côté cour, le monstre que les professionnels du média-mensonge ont fabriqué et dont l’image a été pasteurisée et « vendue » aux naïfs et aux hurluberlus de la terre, tout cela pour en finir avec lui par tous les moyens ! Parce qu’il symbolise la nouvelle Afrique, celle qui refuse de se coucher et qui a décidé de se tenir debout et de marcher vers son destin !
Evidemment, tout cela est peine perdue dans la mesure où les Ivoiriens, même ceux qui ne l’aiment pas, savent à quoi s’en tenir vis-à-vis de cet homme qui est resté constant dans sa démarche et sur qui les humiliations, campagnes de dénigrement et mensonges sordides n’ont eu aucune prise. Aujourd’hui, plus que jamais, son aura est restée intacte, les épreuves qu’il a traversées avec stoïcisme et honneur ayant, en plus et de manière inattendue, contribué à le hisser à une altitude que nul n’aurait osé envisager ! Depuis sa « capturation », comme dit Mme Kandia Camara, ministron de Alassane Ouattara en charge de… l’Education nationale, Laurent Gbagbo est devenu, paradoxalement, le maître incontesté du jeu. L’ombre de sa compétence couvre toute les valses-hésitations de l’incompétent technocrate libéral Ouattara à la commune renommée d’expertise surfaite et à qui l’on ne confierait même pas un quignon de pain ! Les succès de sa politique s’affichent dans toute leur splendeur au moment où l’expert économiste n’arrive même pas à trouver le chemin du début des solutions pourtant annoncées à grands renforts de pub durant sa campagne pour assurer une seule journée normale du train de vie de la Maison Ivoire…
Ce grand conducteur de peuple a subi toutes sortes d’avanies, de souffrances et d’humiliations depuis 1970, six emprisonnements, la torture pour lui et ses proches, des bastonnades, l’exil, des tentatives d’assassinat… S’inspirant de Job, son modèle de patience, il a tout enduré, sans se plaindre une seule fois, sans jamais prendre les armes! Arrivé au pouvoir, il ne s’est vengé de personne, il n’a fait emprisonner personne, ni adversaire politique ni journaliste, alors qu’il a continué à être traité de tous les noms par ces derniers ! Au contraire il a permis un retour au pays des exilés, offert un statut enviable au feu général Guéi, à l’ancien président Konan Bédié et à l’ancien premier ministre Dramane Ouattara, permis à ce dernier de participer à titre exceptionnel à la présidentielle, financé leurs formations politiques à des niveaux jamais atteints au monde (plus d’un milliard annuel par parti politique significatif), réuni tout ce monde autour de gouvernements d’union, en les laissant de plus déverser leur bile sur lui, comploter dans son dos et salir en permanence son nom, etc…
Pourtant Laurent Gbagbo n’était le pire en Afrique. Comment expliquez-vous le bloc de ses pairs contre lui ?
Avaient-ils le choix, ces pseudo-présidents, en fait de pauvres marionnettes activées au gré des circonstances ? En privé, à trois exceptions près, ils appelaient leur homologue ivoirien pour l’encourager et lui demander de tenir bon, en public ils ne manquaient jamais d’ajouter leur grain de sel au réquisitoire du jour, histoire de démontrer leur touchante solidarité avec les exigences du maître !
En fait, ces hommes de peu de foi qu’on appelle chefs d’Etats ne sont pour la plupart qu’un ramassis de pignoufs qui n’ont même pas d’estime pour leurs propres personnes, qui ne savent pas pourquoi ils sont là, qui se fichent du jugement de l’histoire. C’est pourquoi cela ne les gêne nullement de travailler sous la dictée d’autres pouvoirs extérieurs, de se mettre au service d’intérêts extérieurs au continent, pourvu qu’on les laisse manger tranquilles et que leur sécurité soit assurée de même que les aides ponctuelles pour compenser leur mauvaise gestion et vu les urgences au pays…
Torturés par le remords d’avoir échangé les intérêts supérieurs de leur peuple contre le doux statut d’agents de l’étranger, de tels dirigeants ne peuvent que détester cordialement les vrais hommes du type de Laurent Gbagbo qui leur rappellent en permanence leur triste condition. Au point qu’ils n’hésitent pas, quand on le leur demande, à leur planter le couteau dans le dos, histoire d’apaiser leur âme corrompue et de ne plus entendre leur conscience, s’ils en ont une, les gronder !
Me Cheikh Kouressy Ba Avocat à la Cour de Dakar

samedi 29 octobre 2011

LIVRE D'ENOCH:4e PARTIE CHAPITRE 76 A 105

-  CHAPITRE 76
1. Le premier vent s'appelle oriental, parce qu'il est le premier. - Ezek 42 : 20 -
2. Le second, se nomme vent du midi, parce que c'est à ce moment que descend l'Éternel, le Béni à jamais.
3. Le vent d'occident, s'appelle encore vent de la diminution parce que c'est de son côté que tous les luminaires célestes s'affaiblissent et descendent.
4. Le quatrième vent, le vent du septentrion, se subdivise en trois parties ; l'une est consacrée à l'habitation des hommes, l'autre est occupée par des lacs, des vallées, des forêts, des rivières, des lieux couverts de ténèbres ou de neige ; la troisième enfin, est le paradis.
5. Je vis sept montagnes plus hautes que toutes les montagnes de la terre, d'où sortent les frimas, les jours, les saisons, et les années y vont et s'y évanouissent.
6. Je vis sept fleuves sur la terre, plus grands que tous les autres fleuves ; l'un coule de l'occident à l'orient, et va se jeter dans la grande mer.
7. Deux autres coulent du nord à la mer, et vont se jeter dans la mer Érythrée, vers l'orient. Quant aux quatre autres, deux coulent du nord vers la mer Érythrée, les deux derniers vont se jeter dans la grande mer, là où se trouve un immense désert.
8. Je vis sept grandes îles sur cette mer, deux proches de la terre, cinq dans la grande mer.
-  CHAPITRE 77
1. Les noms du soleil sont : Oz-iâres et Tomâs.
2. La lune a quatre noms : le premier est Asonia, le second Ebla ; le troisième Benaces, et le quatrième Erae.
3. Tels sont ces deux grands luminaires, dont les orbites sont comme les orbites du ciel, et dont les dimensions sont égales.
4. Dans l'orbite du soleil, il y a sept parties de lumière, qui sont réfléchies par la lune. Ces sept parties vont frapper la lune jusqu'à la dernière. Ils sortent par la porte de l'occident, après avoir éclairé le septentrion, et reviennent dans le ciel par la porte de l'orient.
5. Lorsque la lune se lève, elle apparaît dans le ciel ; et elle est éclairée par la moitié de la septième partie de la lune.
6. Cette lumière se complète au bout de quatorze jours.
7. Bientôt se complétèrent trois fois cinq parties de lumière, en sorte qu'après quinze jours, elle soit arrivée à sa parfaite croissance.
8. La lune alors réfléchit toute la lumière qu'elle reçoit du soleil.
9. Elle décroît ensuite, et elle suit dans sa décroissance la même marche qu'elle avait mise dans sa croissance.
10. En certains mois, la lune a vingt-neuf jours.
11. Il y a d'autres mois où elle n'a que vingt-huit jours.
12. Uriel me révéla encore une autre loi. C'est la manière dont la lumière émanant du soleil vient se répandre sur la lune.
13. Pendant tout le temps que la lune progresse dans sa lumière, elle s'avance devant le soleil, jusqu'à ce qu'au bout de quatorze jours sa lumière devienne pleine dans le ciel.
14. Mais quand elle décroît, ou que cette lumière est absorbée peu à peu dans le ciel, le premier jour s'appelle nouvelle lune, parce que c'est dans ce jour qu'elle recommence à recevoir la lumière du soleil.
15. Elle se trouve complète, le jour où le soleil descend à l'occident, pendant que la lune monte à l'orient.
16. Alors la lune brille pendant toute la nuit jusqu'à ce que le soleil se lève avant elle ; alors la lune s'évanouit devant le soleil.
17. Quand la lumière s'approche de la lune, elle décroît encore, jusqu'à ce qu'elle soit complètement éclipsée ; alors son temps est terminé.
18. Alors son orbite vide est sans aucun éclat.
19. Pendant trois mois elle accomplit sa période en trente jours, et pendant trois autres mois, elle l'accomplit en vingt-neuf jours.
20. Et pendant trois mois elle a une période de trente jours, et pendant trois mois, une période de vingt-neuf jours.
21. La nuit, elle apparaît pendant vingt jours comme une figure d'homme, et dans le jour, elle se confond avec le ciel.
-  CHAPITRE 78
1. Et maintenant, mon fils Mathusala, je t'ai tout fait connaître ; et la description du ciel est terminée.
2. Je t'ai fait voir le cours de tous les globes lumineux qui président aux saisons, aux différents temps de l'année, et leurs diverses influences, produisant les mois, les semaines et les jours. Je t'ai également fait voir les décroissements de la lune, qui ont lieu à la sixième porte, car c'est à cette porte que la lune perd sa lumière.
3. C'est par là que commence la lune ; c'est aussi là qu'elle finit à époque certaine, lorsqu'elle a parcouru cent soixante-dix-sept jours, c'est-à-dire vint-cinq semaines et deux jours.
4. Sa période est plus petite que celle du soleil ; elle a cinq jours de moins par semestre.
5. Quand elle se trouve dans son plein, elle présente la face d'un homme. C'est ainsi que me l'a fait connaître Uriel, le grand ange qui la régit.
-  CHAPITRE 79
1. Dans ces jours-là, Ouriel me dit : Et maintenant, mon fils, je t'ai tout montré, ô Enoch.
2. Je t'ai tout révélé. Tu vois le soleil, la lune et les anges qui dirigent les étoiles du ciel, qui président à leurs mouvements, à leurs phases, à leurs conversions.
3. Les jours des pécheurs ne seront point complets.
4. Leurs semences manqueront dans les champs et dans les campagnes ; les travaux de terre seront bouleversés, rien ne viendra pour eux en son temps. La pluie restera dans les airs, et le ciel sera d'airain.
5. En ce temps-là les produits de la terre seront tardifs ; ils ne fleuriront point en leur temps, et les arbres retiendront leurs fruits.
6. La lune changera son cours, elle n'apparaîtra point en son temps ; le ciel brûlant et sans nuages sera visible, et la stérilité s'étendra sur la face de la terre. Des météores sillonneront le ciel ; car beaucoup d'étoiles, se détournant de leur course accoutumée, erreront dans l'espace.
7. Et les anges qui les régissent ne seront point là pour les faire rentrer dans leur route ; et toutes les étoiles se soulèveront contre les pécheurs.
8. Les habitants de la terre seront confondus dans leurs pensées ; ils pervertiront toutes les voies.
9. Ils transgresseront les commandements du Seigneur et se croiront des dieux ; cependant le mal ne fera que se multiplier au milieu d'eux.
10. Mais le châtiment céleste ne se fera pas attendre : ils périront tous.
-  CHAPITRE 80
1. Et il me dit : << O Enoch, regarde ce livre qui est descendu des cieux ; lis ce qui y est contenu, et cherche à comprendre tout ce qu'il contient. >>
2. Alors j'aperçus tout ce qui venait du ciel. et je compris tout ce qui était écrit dans le livre. En le lisant, je connus toutes les oeuvres des hommes ;
3. Toutes les oeuvres des enfants de la chair, depuis le commencement jusqu'à la fin.
4. Et je louai le Seigneur, le Roi de gloire, l'Ouvrier de toutes ces merveilles.
5. Et je le célébrai à cause de sa longanimité, à cause de sa miséricorde envers les enfants du monde.
6. Et je m'écriai :" Bienheureux est l'homme qui meurt dans la justice et le bien, et auquel on ne peut opposer aucun registre de méfait ; qui n'a point connu l'iniquité. [G Pour être présenté au jour du Jugement]. " -Psa 1:1 ; Dan 7:10-
7. Alors les trois saints me saisirent, et, me transportant sur la terre, me déposèrent devant la porte de ma maison.
8. Et ils me dirent ::"Explique toutes ces choses à ton fils Mathusalem ; annonce à tous tes enfants que nulle chair ne sera justifiée devant le Seigneur, car Il est le Créateur. " -Job 9:2 ; Psa 14:1-
9. Pendant une année entière nous le laisserons avec tes enfants, jusqu'à ce que tu recouvres ta force première et que tu sois en état d'instruire ta famille, d'écrire toutes les choses que tu as vues, et de les expliquer à tes enfants. Mais, au milieu de l'année prochaine, on t'enlèvera du milieu des tiens ; et ton coeur retrouvera sa première force ; car l'élu découvrira à l'élu les secrets de la justice, le juste se réjouira avec le juste ; ils confesseront Dieu ensemble. Quant aux pécheurs, ils périront avec les pécheurs ;
10. Et les pervers avec les pervers.
11. Ceux-là mêmes qui auront vécu dans la justice mourront à cause des méfaits des hommes, et ils expireront à cause des actions des méchants. -2 Rois 22:20 ; Ésaïe 57:1-
12. Dans ces jours, ils cesseront de me parler.
13. Et je revins à mes frères, en louant et en bénissant le Seigneur.
-  CHAPITRE 81
1. Or, mon fils Mathusalem, je t'ai tout dit, tout écrit ; je t'ai tout révélé, et je t'ai donné un traité sur chaque chose.
2. Conserve, mon fils, les livres écrits de la main de ton père, et transmets-les aux générations futures.
3. Je t'ai donné la sagesse, à toi, à tes enfants et à ta postérité, afin qu'ils la transmettent, cette sagesse supérieure à toutes leurs pensées, à leur postérité. Et ceux qui la comprendront ne dormiront point ; mais ils ouvriront leurs oreilles pour la recevoir, afin de se rendre dignes de cette sagesse, qui sera pour eux comme une nourriture céleste.
4. Bienheureux les justes, bienheureux ceux qui marchent dans la justice, qui ne connaissent point l'iniquité, et qui ne ressemblent point aux pécheurs dont les jours sont comptés.
5. Quant à la marche du soleil dans le ciel, il entre et il sort par les différentes portes pendant trente jours, avec les chefs des mille espèces d'étoiles, avec les quatre qui leur sont ajoutés et qui sont relatifs aux quatre jours supplémentaires.
6. Les hommes sont dans de grandes erreurs au sujet de ces jours ; ils n'en font point mention dans leurs calculs. Mais ces jours supplémentaires existent : un à la première porte, un second à la troisième, un troisième à la quatrième, un dernier à la sixième porte.
7. L'année est ainsi composée de trois cent soixante-quatre jours.
8. Ainsi le calcul est exact. Car ces luminaires, ces mois, ces périodes, ces années et ces jours, Uriel me les a révélés et expliqués, lui qui, de par Dieu, a puissance sur tous ces astres, et qui règle leurs influences.
9. Voilà l'ordre des astres, chacun suivant l'endroit du ciel où il se lève et se couche, suivant les saisons, les temps, les périodes, les jours et les mois.
10. Voici les noms de ceux qui les dirigent, qui veillent sur leurs voies, sur leurs périodes, sur leurs influences.
11. Quatre d'entre eux ouvrent la marche ; ils partagent l'année en quatre parties. Douze autres viennent ensuite, qui forment les douze mois de l'année, divisés en trois cent soixante-quatre jours, avec les chefs des mille qui distinguent les jours, les jours ordinaires comme les jours supplémentaires ; qui, comme les premiers chefs, partagent l'année en quatre parties.
12. Les chefs des mille sont placés au milieu des autres, et chacun d'eux est à sa place. Or, voici les noms de ceux qui président aux quatre parties de l'année, savoir : Melkel, Helammelak ;
13. Meleyal et Narel.
14. Quant aux noms des autres, ce sont : Adnarel, Jyasural et Jeyeluineal.
15. Ces trois derniers marchent après les chefs de la classe des étoiles ; chacun marche régulièrement après ceux qui partagent l'année en quatre parties.
16. Dans la première partie de l'année apparaît Melkel, qu'on nomme encore Tamaâ et Zahaïa.
17. Les jours soumis à son influence sont au nombre de quatre-vingt-onze.
18. Et voici ce que l'on voit sur la terre pendant ces jours : sueur, chaleur et travail. Tous les arbres deviennent fertiles, les feuilles poussent, la moisson réjouit le laboureur, la rose et toutes les fleurs embellissent la campagne, et les arbres morts dans l'hiver se dessèchent.
19. Voici ceux qui commandent en second : Barkel, Zehabel et Heloyalel, auquel s'adjoint encore Helammelak, appelé aussi Soleil, ou très-brillant.
20. Les jours soumis à leur influence sont au nombre de quatre-vingt-onze.
21. Voici ce qui se passe sur la terre pendant ce temps : chaleur et sécheresse ; les arbres donnent leurs fruits, et les fruits sont excellents à sécher.
22. Les troupeaux vont à leurs pâturages, et les brebis mettent bas. On ramasse tous les biens de la terre ; on amoncelle les grains dans les greniers, et on porte le raisin dans les pressoirs.
23. Les noms des autres sont Gédael, Keel, Héel ;
24. Auxquels il faut ajouter Asphael.
25. Et les jours de son autorité sont expirés et finis.
Quatrième Section. Les songes visionnaires d'Enoch
-  CHAPITRE 82
1. Et maintenant, mon fils Mathusalem, je t'ai fait part de toutes les visions que j'ai vues avant toi. J'en eus encore deux autres avant de me marier, et l'une d'elles ne ressemblait pas à l'autre.
2. La première m'apparut pendant que j'étais occupé à lire ; et la seconde quelque temps avant d'épouser ta mère. C'étaient deux importantes visions.
3. Au sujet desquelles j'interrogeai le Seigneur.
4. Je reposais dans ma maison de mon aïeul Malaleel, et je vis le ciel brillant et radieux.
5. Et je me prosternai, et je vis la terre dévorée par un grand gouffre, et des montagnes suspendues au-dessus des montagnes.
6. Des collines tombaient sur les collines, les arbres les plus hauts se fendaient dans toute leur hauteur, et ils étaient précipités dans l'abîme et descendaient au fond.
7. A la vue de ce chaos, ma voix balbutiait. Je m'écriai : C'en est fait de la terre. Alors mon aïeul Malaleel me releva, et me dit : Pourquoi t'écries-tu, mon fils, pourquoi te lamentes-tu ?
8. Je lui racontai la vision que j'avais eue, et il me dit : Ce que tu as vu est grave, mon fils.
9. Et la vision que tu as eue est frappante ; elle se rapporte évidemment aux péchés de la terre, que l'abîme doit dévorer. Oui, il arrivera une grande catastrophe.
10. C'est pourquoi, ô mon fils, lève-toi et implore le Dieu de gloire, car tu es fidèle, et pour qu'il laisse quelques personnes sur la terre, et que les hommes ne périssent pas tous. Mon fils, la catastrophe viendra du ciel sur la terre ; et ce sera une grande ruine.
11. Alors je me levai et je suppliai le Seigneur ; j'écrivis mes prières pour les générations du monde, donnant à mon fils Mathusala toutes les explications qu'il pouvait désirer.
12. Et quand je fus sorti, et que j'eus vu le soleil se levant à l'orient, la lune descendant à l'occident, toutes les étoiles que Dieu a créées s'avançant majestueusement dans le ciel, alors je célébrai le Seigneur de toute justice, j'exaltai son Saint Nom, parce qu'il avait fait surgir le soleil aux fenêtres de l'orient ; il monte et s'élève à la face du ciel et il parcourt sa brillante carrière.
-  CHAPITRE 83
1. Et j'élevai les mains au ciel et je louai le Saint et le Très-Haut. Et j'ouvris la bouche, et me servant de la langue que Dieu a donnée à tous les enfants des hommes, pour servir d'instrument à leurs pensées, je le célébrai en ces termes :
2. Tu es béni, Seigneur, roi puissant et sublime, seigneur de toutes les créatures du ciel, Roi des rois, Dieu de tout l'univers, dont le règne, la domination et la majesté n'auront jamais de fin.
3. De siècle en siècle ton règne subsistera. Les cieux constituent ton trône à jamais, et la terre est ton marchepied d'éternité en éternité.
4. Car c'est toi qui les as faites, c'est toi qui les gouvernes. Rien ne peut se soustraire à ta puissance infinie. Avec toi la sagesse est immuable : elle veille sans cesse auprès de ton trône. Tu connais, tu vois, tu entends tout, rien ne peut se soustraire à ton puissant regard, car ton oeil est partout !
5. Voici les anges qui ont transgressé tes commandements ; et ta colère plane sur la chair de l'homme, jusqu'au grand jour du jugement.
6. Or, Seigneur, mon Dieu, roi puissant et clément, je t'implore, je te supplie ; exauce mes prières ; que ma postérité se perpétue sur la terre, que le genre humain ne périsse pas tout entier !
7. N'abandonne point la terre désolée, et qu'elle ne soit point détruite à jamais !
8. O Seigneur, extermine de la face de la terre la chair qui t'a offensé. Mais conserve la race des justes pour la perpétuer à jamais. O Seigneur ne détourne point ta face de ton serviteur.
-  CHAPITRE 84
1. Ensuite j'eus une autre vision, que je vais encore t'expliquer, ô mon fils. Et Enoch se leva et dit à son fils Mathusala : Laisse-moi t'entretenir, ô mon fils. Écoute la parole de ma bouche, et prête l'oreille à la vision et au songe de ton père. Avant d'épouser ta mère, j'eus une vision dans mon lit.
2. Voici un taureau sortant de la terre.
3. Et ce taureau était blanc.
4. Ensuite sortit une génisse, et avec elle deux jeunes veaux, dont l'un était noir et l'autre rouge.
5. Le noir frappa le rouge et le poursuivait par toute la terre.
6. Dès ce moment je m'aperçus plus le veau rouge ; mais le noir survint à une extrême vieillesse, et il y avait avec lui une génisse.
7. Ensuite je vis beaucoup de taureaux nés de ce couple, qui leur ressemblaient et qui les suivaient.
8. Et la première génisse sortit de la présence du premier taureau ; et elle chercha le veau rouge, mais elle ne le trouva point.
9. Et elle poussait des gémissements lamentables, en le cherchant.
10. Et elle continua ses cris jusqu'à ce que le taureau s'approcha d'elle ; dès ce moment elle cessa de se plaindre et de gémir.
11. Et puis elle mit au monde un taureau blanc.
12. Et après celui-ci beaucoup d'autres taureaux et d'autres génisses.
13. Je vis encore dans mon songe un boeuf blanc, qui grandit de la même manière, et finit par devenir un grand boeuf blanc.
14. Et de lui sortirent beaucoup d'autres boeufs qui lui étaient semblables.
15. Et ils commencèrent à produire d'autres boeufs blancs, qui leur étaient semblables, et ils se succédaient les uns aux autres.
-  CHAPITRE 85
1. Je levai encore les yeux, et je vis le ciel au-dessus de ma tête.
2. Et voici qu'une étoile tomba du ciel.
3. Et elle se dressait au milieu de ces taureaux et paraissait paître avec eux.
4. Ensuite je vis d'autres taureaux grands et noirs ; et voici qu'ils changeaient sans cesse de pâturages et d'étables, lorsque leurs jeunes veaux commencèrent à se lamenter avec eux ; et en regardant encore au ciel, je voyais beaucoup d'autres astres qui redescendaient et se précipitaient vers cette étoile unique.
5. Au milieu des jeunes veaux, les taureaux étaient avec eux et paissaient avec eux.
6. Je regardai et j'admirai ces choses, et voici que les taureaux commencèrent à entrer en feu et à monter sur les génisses ; celles-ci ayant conçu, mirent au monde des éléphants, des chameaux et des ânes.
7. Et les taureaux étaient épouvantés de cette génération monstrueuse, et aussitôt ils se mirent à les mordre et à les frapper de leurs cornes.
8. Et les éléphants dévorèrent les taureaux, et voici que tous les enfants de la terre frémissaient à ce spectacle et fuyaient épouvantés.
-  CHAPITRE 86
1. Je les regardai encore, et je les vis se frapper les uns les autres, se dévorer, et j'entendis la terre qui en gémissait. Alors je tournai une seconde fois mes regards vers le ciel, et dans une seconde vision, je vis sortir des hommes semblables à des hommes blancs. Il y en avait un, et trois autres qui l'accompagnaient.
2. Ces trois hommes qui sortirent les derniers, me prirent par la main, et m'élevant au-dessus de la terre et de ses habitants, me conduisirent dans un lieu élevé.
3. Et de là ils me montrèrent une haute tour environnée de collines plus basses ; et ils me dirent : Reste ici, jusqu'à ce que tu voies ce qui doit arriver par ces éléphants, ces chameaux et ces ânes, ces astres et toutes ces génisses. -----
-  [[CHAPITRE 87
1. Alors j'aperçus celui de ces quatre hommes blancs qui était sorti le premier.
2. Et il saisit la première étoile qui était tombée du ciel.
3. Et il lui lia les pieds et les mains, et la jeta dans une vallée, vallée étroite, profonde, horrible et ténébreuse.
4. Alors un des quatre tira un glaive et le donna aux éléphants, aux chameaux et aux ânes, qui commencèrent à s'en frapper mutuellement ; et toute la terre en frémit.
5. Et dans ma vision, voici : je vis un des quatre hommes qui étaient descendus du ciel, qui rassembla et saisit toutes les grandes étoiles, dont les parties sexuelles étaient semblables aux parties sexuelles des chevaux, et il les jeta toutes, pieds et mains liés, dans les cavernes de la terre.
-  CHAPITRE 88
1. Alors un des quatre hommes s'approcha des autres taureaux, et leur enseigna des mystères tels, qu'ils en tremblaient. Et un homme naquit, et il bâtit un grand navire. Il habitait dans ce navire, et avec lui trois taureaux et une couverture se fit au-dessus d'eux.
2. Je levai de nouveau mes regards au ciel, et j'aperçus une grande voûte ; et il y avait au-dessus sept cataractes qui versaient des torrents de pluie dans un village.
3. Je regardai encore, et voici que les fontaines de la terre se répandaient sur la terre dans ce village.
4. Et l'eau commença à tourbillonner et à monter sur la terre, en sorte que je ne pouvais plus apercevoir ce village, parce qu'il était tout couvert d'eau.
5. Il y avait en effet beaucoup d'eau, de ténèbres et de nuages ; et voici que la hauteur de l'eau surpassait la hauteur de tous les villages.
6. L'eau les couvrait en entier, et enveloppait la terre.
7. Et tous les taureaux qui y étaient réunis furent submergés et périrent dans les eaux.
8. Mais le navire flottait sur la surface de ces mêmes eaux. Cependant tous les taureaux, les éléphants, les chameaux et les ânes, et les troupeaux périssaient dans cette immense inondation ; ils disparaissaient engloutis, et je ne pouvais plus les voir dans l'abîme d'où ils ne pouvaient plus se retirer.
9. Je regardai encore, et voici les cataractes qui cessèrent de tomber d'en haut, et les fontaines de la terre de couler, et les abîmes s'entrouvrirent.
10. Et les eaux s'y précipitèrent, et la terre apparut.
11. Et le navire s'arrêta sur la terre, les ténèbres se dissipèrent et la lumière apparut.
12. Alors, le boeuf blanc, qui avait été fait homme, sortit de l'arche, et avec lui trois taureaux.
13. Et un des trois taureaux était blanc, et semblable à ce boeuf ; un autre était rouge comme du sang, et le troisième était noir ; et le taureau blanc se retira des autres.
14. Et les bêtes des champs, et les oiseaux commencèrent de se multiplier.
15. Et les différentes espèces de ces animaux se rassemblèrent, les lions, les tigres, les loups, les chiens, les sangliers, les renards, les chameaux et les porcs.
16. Les sirets, les milans, les vautours, les congas et les corbeaux.
17. Et parmi eux naquit un boeuf blanc.
18. Et ils commencèrent à se mordre les uns les autres ; et le boeuf blanc, qui était né parmi eux, engendra un onagre et un boeuf blanc, et ensuite plusieurs onagres. Et le boeuf blanc qui fut aussi engendré par lui, engendra à son tour un sanglier noir et une brebis blanche.
19. Le sanglier engendra beaucoup d'autres sangliers.
20. Et la brebis engendra douze autres brebis.
21. Quand ces douze brebis furent grandes, elles en vendirent une d'entre elles à des ânes.
22. Et les ânes vendirent la brebis à des loups.
23. Et elle grandissait parmi eux.
24. Alors le Seigneur amena les autres brebis pour habiter avec la première et paître avec elle au milieu des loups.
25. Et elles se multiplièrent, et leurs pâturages étaient en abondance.
26. Mais les loups commencèrent à les épouvanter et à les persécuter, et ils exterminaient leurs petits.
27. Et ils les placèrent dans les profondeur d'un grand fleuve.
28. Alors les brebis commencèrent à se lamenter à cause de la perte de leurs petits, et à se tourner vers leur Seigneur ; une d'elles cependant parvint à s'échapper et se retira parmi les onagres.
29. Et je vis les brebis gémissant, priant et implorant le Seigneur.
30. De toutes leurs forces, jusqu'à ce que le Seigneur descendît à leurs cris du haut de son séjour céleste et daignât les visiter.
31. Et il appela la brebis, qui avait échappé à la dent des loups, et lui enjoignit d'aller trouver ces loups meurtriers, et de les avertir de ne plus offenser les brebis.
32. Alors la brebis alla trouver les loups, forte de la parole du Seigneur, et une autre brebis vint au-devant de la première et marcha avec elle.
33. Et toutes deux étant entrées dans la demeure des loups leur défendirent de persécuter encore les brebis.
34. Ensuite je vis les loups opprimant de plus en plus le troupeau de brebis. Et les brebis crièrent encore vers le Seigneur, et le Seigneur descendit au milieu d'elles.
35. Et il commença à exterminer les loups, qui hurlaient ; mais les brebis gardaient le silence et ne poussaient plus de cris.
36. Et voici que je vis qu'elles émigrèrent du pays des loups. Les yeux de ces loups étaient aveuglés, et ils sortirent et ils poursuivirent les brebis de toutes leurs forces. Mais le Seigneur des brebis marchait avec elles et les conduisait.
37. Et toutes les brebis le suivaient.
38. Son visage était terrible ; son aspect brillant et magnifique. Cependant les loups commencèrent à poursuivre les brebis, jusqu'à ce qu'ils les eurent atteintes au bord d'une grande mer.
39. Alors la mer fut divisée, et les eaux se tinrent de chaque côté, comme un mur.
40. Et le Seigneur des brebis, qui les conduisait, se plaça entre elles et les loups.
41. Cependant les loups n'apercevaient point les brebis, mais ils les poursuivaient jusqu'au milieu de la mer, et alors les eaux se refermèrent derrière eux.
42. Mais dès qu'ils virent le Seigneur, ils se retournèrent pour fuir de devant sa face.
43. Mais alors les eaux se réunirent d'après les lois naturelles ; et elles engloutirent les loups. Et je vis tous ceux qui avaient poursuivi les brebis, submergés dans les flots.
44. Mais pour les brebis, elles passèrent la mer, et s'avancèrent dans ce désert qui n'avait ni arbre, ni eau, ni verdure. Et elles commencèrent à ouvrir les yeux et à voir.
45. Et je vis le Seigneur de ces brebis vivre avec elles, et leur fournir les eaux nécessaires,
46. Avec la brebis qui conduisait les autres.
47. Et cette brebis monta sur le sommet d'un rocher élevé, et le Seigneur des brebis l'envoya vers les autres.
48. Et je vis le Seigneur de ces brebis au milieu d'elles, et son visage était sévère et terrible.
49. Et dès qu'elles l'eurent aperçu, les brebis furent épouvantées.
50. Et toutes tremblantes elles envoyèrent la brebis qui les conduisait, et celle qui était avec elle et elles lui disait : Nous ne pouvons ni rester devant le Seigneur, ni le regarder en face.
51. Alors la brebis, qui les conduisait, remonta de nouveau sur le sommet de la montagne.
52. Et les autres brebis commencèrent à être aveuglées, et à s'égarer dans la voie que leur avait montrée la brebis. Mais celle-ci n'en savait rien.
53. Et le Seigneur était courroucé contre elles ; et quand la brebis apprit ce qui se passait au pied de la montagne,
54. Elles en descendit à la hâte, et s'étant approchée d'elles, elle en trouva beaucoup,
55. Qui étaient aveuglées,
56. Et qui avaient quitté leur voie. Et quand les autres brebis l'aperçurent, elle craignaient et tremblaient en sa présence.
57. Et elles désiraient revenir à leur étable.
58. Alors cette brebis, conduisant les autres brebis avec elle, s'approcha de celles qui s'étaient égarées,
59. Et elle commença à les frapper ; et elles étaient épouvantées en sa présence. Alors elle ramena au bercail celles qui s'étaient égarées.
60. Je vis aussi dans une vision, que cette brebis se faisait homme, et il bâtit au Seigneur une bergerie, et il les y établit.
61. Je vis encore tomber une brebis qui était venue au-devant de celle qui était le conducteur des autres. Je vis enfin périr un grand nombre d'autres brebis, leurs petits grandir à leur place, entrer dans un pâturage nouveau et venir au bord d'un fleuve.
62. Et la brebis qui les avait conduites et qui était devenue homme, se sépara d'elles et mourut.
63. Et toutes les brebis la cherchaient, et l'appelaient avec des cris lamentables.
64. Et je vis aussi qu'elles cessèrent de la pleurer, et qu'elles franchirent les eaux d'un fleuve.
65. Là s'élevèrent d'autres brebis, pour remplacer celles qui étaient mortes, et qui les avaient conduites auparavant.
66. Enfin je les vis entrer dans ce lieu fortuné, dans une terre de bénédiction et de joie.
67. Elles s'y rassasiaient ; et leurs bergeries étaient élevées sur cette terre bienheureuse, et leurs yeux étaient tantôt ouverts, tantôt aveuglés, jusqu'à ce qu'une brebis se levât au milieu d'elles, et les conduisît de telle sorte qu'elle les ramena toutes et leur ouvrit les yeux.
68. Mais les chiens, les renards et les sangliers commencèrent à les dévorer, jusqu'à ce qu'une autre brebis devint la ruine du troupeau, et le bélier qui les conduisit. Ce bélier commença en effet à frapper de ses cornes les chiens, les renards et les sangliers, et à les exterminer tous.
69. Mais la première brebis en ouvrant les yeux vit la gloire du bélier pâlir et s'éteindre.
70. Car il commença à frapper aussi les brebis, à les persécuter, et à oublier toute sa dignité.
71. Alors le seigneur envoya cette première brebis à une autre brebis, pour l'élever comme le bélier et le conducteur du troupeau en place de celle qui a terni sa gloire.
72. Elle y alla et lui parla et l'institua bélier ; et les chiens ne cessaient de vexer les brebis.
73. Et le premier bélier persécutait le second.
74. Alors celui-ci se leva, et s'enfuit de devant la face du premier bélier. Et je vis des chiens qui maltraitaient ce premier bélier.
75. Mais le second se leva, et il conduisait les jeunes brebis.
76. Et il engendra beaucoup d'autres brebis, mais enfin il succomba.
77. Et il eut pour successeur un jeune bélier qui devint le chef et le conducteur du troupeau.
78. Et sous lui, les brebis croissaient et se multipliaient.
79. Et tous les chiens, les renards et les sangliers le craignaient et fuyaient de devant lui.
80. Car ce bélier frappait et mettait en déroute toutes les bêtes féroces, en sorte qu'ils leur étaient désormais impossible d'opprimer les brebis ou d'en ravir une seule.
81. Et la bergerie devint grande et magnifique, et on y éleva une haute tour au moyen de ces brebis.
82. La bergerie était peu élevée, mais la tour était fort haute.
83. Et le Seigneur des brebis se plaça en cette tour, et voulut qu'on lui dressât une table magnifique.
84. Mais je vis bientôt que les brebis commencèrent à errer de nouveau, à suivre diverses routes et à abandonner leur bergerie.
85. Et le Seigneur en appela quelques-unes et les envoya vers les autres.
86. Mais celles-ci commencèrent à tuer les premières. Une d'elles cependant parvint à éviter le châtiment dont on la menaçait, et prenant la fuite, prêcha contre ceux qui voulaient la tuer.
87. Et le Seigneur des brebis la délivra de leurs mains, la fit monter et asseoir auprès de moi et y rester.
88. Il envoya encore à ces brebis prévaricatrices de ses commandements, d'autres brebis, pour avoir des témoins contre elles.
89. Je vis encore que ces brebis, en abandonnant le Seigneur, et la tour élevée en son honneur, erraient en aveugles en des régions inconnues.
90. Enfin je vis le Seigneur lui-même se venger, car il en faisait un grand carnage ; mais elles crièrent vers lui ; alors il abandonna son temple et les laissa en la puissance des lions, des tigres, des loups, des renards et de toute espèce de bêtes.
91. Et ces bêtes commencèrent à les déchirer.
92. Je vis aussi que le Seigneur, qu'elles avaient abandonné, les livrait à des lions féroces et cruels, et à toute espèce de bêtes.
93. Alors je criai de toutes mes forces, et j'implorai le Seigneur pour ces brebis que dévoraient toute espèce de bêtes féroces.
94. Mais il ne répondit point, et il regardait d'un oeil satisfait ces brebis qu'on dévorait, qu'on exterminait. Enfin il appela soixante-dix pasteurs et leur donna le soin de veiller sur le troupeau.
95. Et il leur dit : Que chacun de vous veille sur les brebis, et qu'il fasse ce que je lui commanderai ; je vous en donnerai à chaque un certain nombre à conduire.
96. Et celles que je vous dirai d'exterminer, vous les exterminerez ; et il les leur livra.
97. Alors il en appela un autre et lui dit : Comprends et fais attention à tout ce que les pasteurs feront à ces brebis ; car ils en feront périr beaucoup plus que je ne leur en désignerai.
98. Et toute transgression, tout meurtre que les pasteurs commettront, sera noté ; c'est-à-dire qu'il faudra indiquer celles qu'ils auront tuées par mon ordre, et celles qu'ils auront fait périr de leur propre autorité.
99. Tout meurtre commis par les pasteurs leur est compté. Ne manque donc pas d'écrire combien de brebis ils auront fait périr de leur propre autorité, combien ils en auront livré au supplice, afin que ce compte soit contre eux un témoignage, que je sache tout ce qu'ils auront fait ; s'ils ont exécuté mes ordres, ou s'ils ont négligé de les accomplir.
100. Mais qu'ils ignorent ce que je te commande ; ne leur ouvre point les yeux ; ne leur donne point d'avertissement ; mais compte avec soin tous les meurtres qu'ils commettront, et donnes-en-moi une connaissance exacte. Et je vis comment ces pasteurs gouvernaient le troupeau chacun son temps. Et ils commencèrent à tuer plus de brebis qu'ils n'en devaient faire périr.
101. Et ils abandonnèrent les brebis dans la puissance des lions, en sorte que plusieurs d'entre elles furent dévorées par les lions et par les tigres ; et que les sangliers se jetèrent sur elles, brûlèrent la tour consacrée au Seigneur et détruisirent la bergerie.
102. Et je fus bien chagrin de l'incendie de cette tour, et de la ruine de la bergerie.
103. Car ensuite il me fut impossible de la voir.
104. Quant aux pasteurs et leurs complices, ils livraient eux-mêmes les brebis à toutes les bêtes féroces, pour les faire dévorer. Chacune d'elles leur était livrée à son tour, et en son temps. Or, chacune aussi était inscrite dans un livre ; et toutes celles qui périssaient y étaient soigneusement notées.
105. Cependant chaque pasteur en faisait périr bien plus qu'il ne le devait.
106. Alors je commençai à pleurer et à m'indigner sur le sort misérable de ces brebis.
107. Et je vis dans ma vision comment celui qui écrivait, notait jour après jour les meurtres commis par les pasteurs ; comment il monta, se présenta au Seigneur des brebis et lui donna le livre qui renfermait le compte exact de tout ce que les pasteurs avaient fait, la note de tous ceux qu'ils avaient fait périr.
108. Et de tout le mal qu'ils avaient commis.
109. Et le livre fut lu devant le Seigneur des esprits, qui, étendant la main, le signa et puis le déposa.
110. Ensuite je vis comment les pasteurs avaient l'empire pendant douze heures.
111. Et voici que trois de ces brebis revenues de la captivité, retournèrent et rentrèrent dans le lieu de la bergerie, et commencèrent à relever tout ce qui y avait été détruit.
112. Mais les sangliers les en empêchaient, mais leurs efforts étaient inutiles.
113. Et les brebis continuèrent à édifier, comme auparavant, et relevèrent la tour qu'on nomma la tour haute.
114. Et ils recommencèrent à placer une table devant la tour, mais le pain qu'ils y placèrent était impur et pollué.
115. De plus, toutes les brebis étaient aveuglées ; elles ne pouvaient voir, pas plus que les pasteurs.
116. Les pasteurs les livraient aussi pour les faire périr en grand nombre.
117. Mais le Seigneur des brebis se taisait, et toutes les brebis furent entraînées. Pasteurs et brebis, tout était confondu, et nul ne les défendait des attaques des bêtes sauvages.
118. Alors celui qui écrivait le livre, monta et le remit au Seigneur des brebis. Mais en même temps il le pria pour elles, en portant témoignage contre les pasteurs qui les avaient fait périr. Et après avoir déposé le livre, il s'en alla.
-  CHAPITRE 89
1. Et je remarquai comment trente-sept pasteurs reprirent soin du troupeau jusqu'à ce que chacun disparût à son tour, comme les premiers. Alors les brebis furent confiées à d'autres pasteurs, qui les gardèrent chacun un certain temps.
2. Puis j'aperçus dans ma vision tous les oiseaux du ciel qui accouraient, les aigles, les milans et les corbeaux. Et les aigles conduisaient tous les autres.
3. Et ils commencèrent à dévorer les brebis, à leur crever les yeux avec leurs becs, et à se nourrir de leur chair.
4. Et les brebis poussaient des cris lamentables, de se sentir ainsi dévorer.
5. Et je criais aussi, et je gémissais dans mon sommeil contre le pasteur chargé de la garde du troupeau.
6. Et je vis les brebis dévorer par les chiens, par les aigles et les vautours. Leur chair, leur peau, leurs muscles, tout était consommé ; il ne leur restait que les os, qui tombaient à terre. Et le nombre des brebis diminuait considérablement.
7. Et je vis ensuite vingt-trois pasteurs placés à la tête du troupeau, et dont les temps respectifs accumulés forment cinquante-huit âges.
8. Alors les agneaux furent mis au monde par les brebis blanches, et ils commencèrent à ouvrir les yeux et à voir, et à appeler leurs mères.
9. Mais les brebis ne les regardaient pas, n'écoutaient point leurs plaintes ; mais elles étaient sourdes, aveugles et endurcies.
10. Et j'aperçus dans ma vision les corbeaux qui s'abattaient sur ces agneaux.
11. Qui les saisissaient, et qui dévoraient les brebis après les avoir déchirées.
12. Je vis aussi les cornes de ces agneaux s'accroître, mais les corbeaux cherchaient à les ébranler.
13. Voici enfin qu'une grande corne poussa sur la tête d'une de ces brebis, et les yeux de toutes les autres furent ouverts.
14. Et la première les regardait, et leurs yeux furent ouverts, et elle les appelait.
15. Les boeufs la voyant, se précipitèrent sur elle.
16. Cependant les aigles, les milans, les corbeaux et les vautours continuèrent à persécuter les brebis, volant sur elles et les dévorant. Et les brebis se taisaient, mais les boeufs se lamentaient et poussaient des gémissements.
17. Alors les corbeaux luttèrent avec elle.
18. Cherchant à briser la corne, mais leurs efforts étaient inutiles.
19. Et je regardai jusqu'à ce que vinrent les pasteurs, les aigles, les milans et les vautours,
20. Qui poussaient les corbeaux à briser la corne de ce boeuf, et qui combattaient avec lui. Mais il soutenait leur choc et demandait du secours.
21. Alors je vis venir l'homme qui avait inscrit les noms des pasteurs, et qui était monté en la présence du Seigneur des brebis.
22. Il vint porter du secours au boeuf, et annonça à tous qu'il était venu porter du secours au boeuf.
23. Et voici que le Seigneur des brebis descendit enflammé de colère, et tous ceux qui l'aperçurent s'enfuirent. Les autres se prosternèrent dans son tabernacle, et les aigles, les milans, les corbeaux et les vautours se réunirent et entraînèrent avec eux toutes les brebis des champs.
24. Tous se réunirent et cherchèrent à briser la corne du boeuf.
25. Alors je vis l'homme qui écrivait par l'ordre du Seigneur, prendre le livre de la destruction accomplie par les douze derniers pasteurs, et il prouva qu'ils avaient fait périr plus de monde que ceux qui les avaient précédés.
26. Je vis encore venir à eux le Seigneur des brebis, tenant en sa main le sceptre de sa colère, en frapper la terre, qui s'entrouvrit, et les bêtes et les oiseaux du ciel cessèrent de persécuter les brebis, et tombèrent dans les gouffres béants de la terre, qui se referma sur eux.
27. Je vis aussi donner une grande épée aux brebis, qui poursuivaient à leur tour les bêtes sauvages, et les exterminaient.
28. Mais toutes les bêtes et tous les oiseaux du ciel se retirèrent de devant leur face.
29. Etje vis un trône élevé dans une région fortunée,
30. Sur lequel siégeait le Seigneur des esprits, qui prit tous les livres,
31. Et les ouvrit.
32. Alors le Seigneur appela les sept premiers hommes blancs, et leur ordonna d'amener la première étoile, qui avait précédé toutes les autres, dont les parties sexuelles étaient semblables aux parties sexuelles des chevaux, qui enfin était tombée la première, et tous l'amenaient devant lui.
33. Et il dit à l'homme qui écrivait en sa présence, et qui était un des sept hommes blancs : Prends ces soixante-dix pasteurs, auxquels j'ai confié les brebis, et qui en ont fait périr beaucoup plus que je ne l'avais ordonné. Et voici ; je les vis enchaînés et debout devant lui. Et on commença par juger les étoiles, et elles furent reconnues coupables, et amenées au lieu du jugement ; et on les jeta dans un lieu profond, et rempli de flammes. Ensuite les soixante-dix pasteurs furent jugés et reconnus coupables ; ils furent également précipités dans l'abîme enflammé.
34. Dans le même temps, je vis au milieu de la terre un abîme rempli de feu.
35. C'est là qu'étaient conduites les brebis aveugles, qui avaient été jugées coupables ; toutes, elle étaient précipitées dans ce gouffre de feu.
36. Et ce gouffre se trouvait situé à la droite de cette bergerie.
37. Et je vis les brebis brûler et leurs os consumés par le feu.
38. Et je me tenais debout, considérant comment cette antique bergerie fut détruite ; mais auparavant on en avait enlevé les colonnes, l'ivoire et toutes les richesse qu'elle renfermait, et on les avait amoncelées dans un lieu situé à l'orient.
39. Je vis aussi le Seigneur des brebis élever une maison plus grande et plus haute que la première, et la bâtir dans le même endroit où avait été la première. Toutes ses colonnes étaient neuves, l'ivoire neuf, et en plus grande quantité qu'auparavant.
40. Et le Seigneur des brebis habitait à l'intérieur. Et toutes les bêtes sauvages, tous les oiseaux du ciel s'inclinèrent devant les brebis qui restaient et les adorèrent, leur adressèrent des prières, en leur obéissant en toutes choses.
41. Alors les trois hommes, qui étaient revêtus de blanc, et qui me prenant par la main m'avaient fait monter, m'enlevèrent encore, et me placèrent au milieu des brebis, avant le commencement du jugement.
42. Les brebis étaient toutes blanches, la laine longue et pure de toute tache. Et toutes celles qui avaient péri ou qu'on avait exterminées, toutes les bêtes sauvages, tous les oiseaux du ciel se réunirent dans cette maison, et le Seigneur des brebis tressaillait d'allégresse de voir rentrer les brebis au bercail.
43. Et je vis qu'elles déposaient l'épée qui leur avait été donnée, qu'elles la reportaient dans la bergerie, et la scellaient en présence du Seigneur.
44. Les brebis étaient enfermées dans la maison, qui avait peine à les contenir toutes. Et leurs yeux étaient ouverts, et elles contemplaient le Bon, et il n'en était pas une parmi elles qui ne l'aperçût.
45. Je vis aussi que la maison était grande et large, et pleine de monde. Et voici qu'il naquit un veau blanc, dont les cornes étaient grandes, et toutes les bêtes sauvages, tous les oiseaux du ciel l'adoraient et l'imploraient incessamment.
46. Alors je vis leur nature à tous se transformer, et ils devenaient des veaux blancs.
47. Et le premier d'entre eux fut fait Verbe, et le Verbe devint un grand animal, et il portait sur sa tête de grandes cornes noires.
48. Et le Seigneur des brebis se réjouissait à la vue de tous ces veaux.
49. Et moi qui m'étais prosterné, je fus réveillé, mais je conservais la mémoire de tout ce que j'avais vu. Telle est la vision qui m'apparut pendant mon sommeil. Je célébrai à mon réveil le Seigneur de toute justice, et je lui en rendis toute la gloire.
50. Ensuite je répandis beaucoup de larmes, et elles coulaient sans s'arrêter par le souvenir de ce que j'avais vu. Car toutes ces choses s'accompliront et toutes les actions des heureux se manifesteront en leur temps.
51. Et je pensai la nuit au songe que j'avais eu, et je pleurai amèrement, plein de trouble encore de la vision que j'avais eue.
Cinquième Section. Les Parénèses
-  CHAPITRE 90
1. Et maintenant, ô mon fils Mathusala ! fais-moi venir tous tes frères, et rassemble devant moi tous les enfants de ta mère. Car la voix intérieure m'anime, l'esprit d'en haut s'empare de moi ; je vais vous révéler ce qui doit vous arriver dans la suite des âges.
2. Alors Mathusala s'en alla, et il rassembla devant Enoch tous ses frères et tous ses parents.
3. Alors Enoch, s'adressant à tous ses enfants :
4. Écoutez, dit-il, mes enfants, écoutez les paroles de votre père, et prêtez oreille à ce que je vais vous dire ; car vous devez être attentifs quand je vous parle. Mes bien-aimés, suivez les sentiers de la justice et ne vous écartez point.
5. N'ayez point le coeur double, et ne faites point amitié avec les hommes trompeurs ; mais marchez dans les sentiers de la justice, suivez la bonne route, et que la vérité soit votre compagne.
6. Car je vous l'annonce : la persécution régnera un jour sur la terre ; mais à la fin, Dieu en fera une grande justice ; quand l'iniquité sera consommée, elle sera extirpée jusque dans sa racine. Cependant elle repousse encore ; mais, vains efforts ! ses oeuvres seront encore anéanties ; toute oppression, toute impiété sera de nouveau punie.
7. C'est pourquoi, lorsque l'iniquité, le péché, le blasphème, la tyrannie, toute espèce de mal, en un mot, se sera accru sur la terre ; quand la désobéissance, l'iniquité et l'impunité auront prévalu, alors viendra du ciel un supplice épouvantable.
8. Le Seigneur de toute sainteté apparaîtra dans sa colère, et il infligera aux coupables un châtiment terrible.
9. Le Seigneur de toute sainteté apparaîtra dans sa colère, et viendra juger la terre.
10. Alors la persécution sera extirpée jusqu'à la racine, et l'iniquité sera exterminée.
11. Tous les points de la terre seront dévorés par le feu, avec leurs habitants. Tous, de quelque côté qu'ils viennent, seront jugés et punis selon leurs oeuvres, et leurs supplices seront éternels.
12. Alors le juste se réveillera de son sommeil, et le seigneur s'élèvera contre les méchants.
13. Alors les racines de l'iniquité seront détruites, les pécheurs périront par le feu, et les blasphémateurs seront exterminés.
14. Ceux qui oppriment leurs frères, comme ceux qui blasphèment, périront par le glaive.
15. Et maintenant, laissez-moi, mes enfants, vous tracer les sentiers de la justice et ceux de l'iniquité.
16. Puis je vous dirai ce qui doit arriver.
17. Écoutez-moi donc, ô mes enfants ! marchez dans la voie de la justice, évitez la voie de l'iniquité : car tous ceux qui suivront cette voie périront à jamais.
-  CHAPITRE 91
1. Voici ce qui a été écrit par Enoch : Il écrivit ce traité de la sagesse pour tous les hommes appelés à gouverner ou à juger les autres hommes. Il l'écrivit encore pour tous mes enfants qui devront habiter sur la terre dans la suite des âges, et marcher dans les sentiers de la droiture et de la paix.
2. Que votre esprit ne s'afflige point pour ce qui doit vous arriver. Car le Très-Saint et le Très-Haut a marqué à chacun son temps.
3. Que l'homme juste se réveille de son sommeil ; qu'il se lève et marche dans le sentier de la justice, dans les voies de la bonté et de la grâce. La miséricorde s'abaissera sur l'homme juste, et il sera revêtu à jamais de puissance et de sainteté. Il vivra dans le bien et dans la justice, et sa marche s'opérera dans la lumière éternelle ; mais pour le pécheur, il ne marchera que dans les ténèbres.
-  CHAPITRE 92
1. Enfin Enoch commença à parler d'après un livre.
2. Et il dit : Sur les enfants de la justice, sur les élus du monde, sur la plante de la justice et de la pureté.
3. Sur toutes ces choses je m'en vais vous parler ; je vous les expliquerai toutes, mes enfants, moi qui suis Enoch. Car par les visions que j'ai eues, j'ai acquis une grande connaissance ; et il m. a été donné de lire les tables mêmes du ciel.
4. Alors Enoch commença à parler d'après un livre, et dit : Je suis né le septième jour de la première semaine, tandis que le jugement et la justice attendaient avec patience.
5. Mais après moi, dans la seconde semaine, une grande iniquité s'élèvera, et la fraude pullulera sur la terre.
6. Et il y aura alors une première fin, et un seul homme sera sauvé.
7. Mais dès que la première semaine sera terminée, l'iniquité s'accroîtra, et le Seigneur mettra à exécution le décret porté contre les pécheurs.
8. Ensuite, pendant la troisième semaine, un homme sera choisi pour être la tige d'un peuple fort et juste, et après lui la plante de la justice poussera pour jamais.
9. Ensuite, pendant la période de la quatrième semaine, les saints et justes auront des visions ; l'ordre dans les générations sera établi, et on construira pour elles une demeure ; dans la cinquième semaine s'élèvera pour eux une maison glorieuse et puissante.
10. Puis, pendant la sixième semaine, tous ceux qui s'y trouveront seront enveloppés des ténèbres ; et leurs coeurs oublieront la sagesse, et un homme sera enlevé d'au milieu d'eux.
11. Pendant cette même période, la maison puissante et magnifique sera la proie des flammes, et la race des élus sera dispersée par toute la terre.
12. Ensuite, pendant la septième semaine, il sortira une race perverse, dont les oeuvres nombreuses seront des oeuvres d'iniquité. Alors les justes et les élus seront récompensés, et il leur sera donné une connaissance sept fois plus grande sur toutes les parties de la création.
13. Viendra ensuite une autre semaine, la semaine de la justice, qui possédera le glaive du jugement et de la justice, pour frapper tous les oppresseurs.
14. Alors les pécheurs seront livrés entre les mains des justes, qui, pendant cette semaine, se mériteront une demeure par leur justice, et bâtiront un palais au grand Roi. Après cette semaine viendra la neuvième, pendant laquelle viendra le jugement universel.
15. Les oeuvres de l'impie s'effaceront de dessus la terre. Le monde sera condamné à la destruction, et tous les hommes marcheront dans la voie de la justice.
16. Puis, dans la septième partie de la dixième semaine, sera le jugement éternel, qui sera exercé contre les vigilants, et le ciel tout entier germera au milieu des anges.
17. Le premier ciel sera enlevé et s'évanouira, le deuxième apparaîtra, et toutes les puissances célestes brilleront d'une splendeur sept fois plus grande. Puis viendront beaucoup d'autres semaines, dont le nombre est incalculable, qui se passeront dans la sainteté et la justice.
18. Il n'y aura plus alors de péchés.
19. Qui parmi les enfants des hommes entendrait la voix du Saint et n'en serait pas ému ?
20. Qui pourrait compter ses pensées ? Qui pourrait contempler l'oeuvre de la création du ciel, comprendre ses merveilles ?
21. Il pourrait peut-être voir son âme, mais jamais son esprit. Il ne pourrait en parler sagement, ni s'élever jusqu'à sa hauteur. Qu'il regarde les limites des cieux, et il verra qu'il lui est impossible d'en atteindre l'immensité.
22. Qui des enfants des hommes pourra sonder la longueur et la largeur de la terre ?
23. À qui ont été révélées les dimensions de toutes choses ! Y-a-t-il un seul homme qui puisse, par son intelligence, embrasser le ciel, sonder sa profondeur, descendre jusqu'à ses fondements ?
24. Qui sache le nombre des étoiles, et connaisse le lieu de repos de tous les luminaires ?
-  CHAPITRE 93
1. Et maintenant, mes enfants, je vous exhorte à aimer la justice, à marcher dans ses sentiers. Car les sentiers de la justice méritent qu'on y entre ; tandis que ceux de l'iniquité s'interrompent tout à coup et se terminent par un abîme.
2. Les voies de l'iniquité et de la mort seront révélées aux hommes illustres ; mais ils s'en tiendront éloignés, et n'y marcheront jamais.
3. C'est à vous que je m'adresse, ô justes ! ne suivez-vous point les sentiers de la malignité et de la persécution. Fuyez les voies de la mort, ne vous en approchez même point, car vous péririez !
4. Choisissez plutôt la justice, et la vie sainte et pure.
5. Marchez dans le chemin de la paix, et vous serez dignes de la vie éternelle. Gardez la mémoire de mes paroles, ne les laissez jamais s'effacer de votre coeur, car je sais que les pécheurs poussent avec violence l'homme à commettre le mal. Mais ils ne réussiront en aucun endroit, et leurs desseins seront sans résultat.
6. Malheur à ceux qui élève l'iniquité et la prévention, et qui soutiennent la fraude, car ils seront renversés et n'obtiendront jamais la paix.
7. Malheur à ceux qui édifient leur demeure dans le péché ; car les fondements de cette demeure seront renversés, et tomberont par le fer. Malheur encore à ceux qui possèdent l'or et l'argent, car ils périront ; malheur donc à vous, riches, car vous mettez votre confiance dans les richesses ; mais vous perdez ces richesses, car vous avez oublié le Très-Haut au jour de votre prospérité.
8. Vous avez commis le blasphème et l'iniquité ; vous êtes destinés au jour du carnage, au jour des ténèbres, au jour du grand jugement.
9. Je vous le dis en vérité, je vous le dis : celui qui vous a créé vous perdra.
10. Il n'aura point de pitié de votre sort ; mais, au contraire, il se réjouira de votre perte.
11. Et les justes qui sont au milieu de vous seront en ces jours la risée des pécheurs et des impies.
-  CHAPITRE 94
1. Plût à Dieu que mes yeux fussent deux nuages d'eau pour pleurer mes vices et verser des torrents de larmes, et calmer ainsi les angoisses de mon coeur.
2. Qui vous a permis de commettre ainsi l'iniquité et l'impureté ? Malheur à vous, pécheurs, voici le jugement !
3. Les justes ne craindront pas les méchants, car Dieu les soumettra un jour à votre puissance, afin que vous tiriez d'eux une vengeance suivant votre bon plaisir.
4. Malheur à vous qui maudissez, vous périrez à cause de votre pêché ! Malheur à vous qui faites le mal à votre voisin ! parce que vous aurez la récompense qui méritent vos oeuvres.
5. Malheur à vous, témoins de mensonge, qui augmentez l'iniquité, car vous périrez !
6. Malheur à vous ! pécheurs, qui repoussez les justes, qui accueillez et rejetez selon vos caprices ceux qui commettent l'iniquité, car vous serez réduits sous leur joug.
-  CHAPITRE 95
1. Ayez donc bon espoir, ô justes ! car les pécheurs périront devant vous ; vous deviendrez leur maître et vous les commanderez comme vous voudrez.
2. Au jour du châtiment des pécheurs, votre race sera exaltée et s'élèvera comme celle de l'aigle. Votre nid sera porté à des hauteurs plus sublimes que celui du milan ; vous monterez, vous pénétrerez dans les entrailles de la terre, et dans les cavernes des rochers, pour échapper aux pécheurs.
3. On vous croira perdus, et on gémira et l'on pleurera.
4. Mais ne craignez point ceux qui vous tourmentent ; car vous serez sauvés, et une lumière éclatante vous environnera, et une parole de paix sera entendue du ciel. Malheur à vous pécheurs ! car vos richesses vous feront passer pour des saints ; mais votre conscience vous convaincra que vous n'êtes que des pécheurs. Et cette accusation intérieure sera votre condamnation.
5. Malheur à vous qui vous nourrissez du meilleur froment et buvez les meilleures liqueurs, et qui, dans l'orgueil de votre puissance, écrasez le pauvre !
6. Malheur à vous qui buvez l'eau en tout temps ! car vous aurez bientôt votre récompense ; vous serez consumés, vous serez exterminés, parce que vous ne vous êtes point désaltérés aux sources de la vie.
7. Malheur à vous qui commettez l'iniquité, la fraude et le blasphème ! vous laisserez de vous un mauvais souvenir.
8. Malheur à vous, puissants, qui foulez aux pieds la justice ! car voici venir le jour de votre perte. Alors, pendant que vous souffrirez les châtiments mérités par vos crimes, les justes goûteront des jours nombreux et fortunés.
-  CHAPITRE 96
1. Les justes ont confiance ; mais les pécheurs seront confondus et périront au jour de l'iniquité.
2. Vous-même, vous en aurez conscience ; car le Très-Haut se souviendra de votre perte, et les anges s'en réjouiront. Que ferez-vous donc, pécheurs, et où fuirez-vous au jour du jugement, quand vous entendrez la voix des prières des justes ?
3. Vous ne leur ressemblez point, car il s'élèvera contre vous une parole terrible : Vous êtes les compagnons des pécheurs.
4. Dans ces jours, les prières des justes s'élèveront vers Dieu ; Mais le jour de votre jugement arrivera, et toutes vos iniquités seront révélées devant le Grand et le Saint.
5. Votre visage se couvrira de honte ; tout ce qui aura la même réalité du crime sera rejeté.
6. Malheur à vous, pécheurs ! que vous soyez au milieu de la mer ou sur l'aride plaine, car un mauvais témoignage est porté contre vous. Malheur à vous qui possédez de l'argent et de l'or, richesses que vous n'avez point acquises par des voies justes ! Vous vous dites : Nous sommes riches, nous vivons dans l'abondance et nous avons acquis tout ce que nous pouvons désirer.
7. Nous ferons donc tout ce qui nous fera plaisir, car nous avons des monceaux d'argent ; nos greniers sont pleins, et les familles de nos colons sont aussi nombreuses que les eaux d'une source abondante.
8. Ces fausses richesses s'écouleront comme de l'eau, et vos trésors s'évanouiront ils vous seront enlevés, parce que vous les avez acquis injustement ; et vous serez accablés de la malédiction divine.
9. Je vous maudis aussi, prudents du siècle, vous, véritables insensés qui, les yeux toujours fixés sur la terre, avez cherché à vous couvrir de robes plus élégantes qu'une jeune fiancée et plus riche que celles des vierges. Vous affectez partout la majesté, la magnificence, le luxe et la fortune ; mais votre or, vos grandeurs et vos richesses s'évanouiront comme une ombre.
10. Car ce n'est pas là qu'est la sagesse. Aussi périront-ils avec leurs richesses, avec leur fausse gloire, avec leurs vains honneurs.
11. Ils périront avec honte et mépris, et leurs âmes seront jetées dans la fournaise ardente.
12. Je vous le jure, ô pécheurs ! ni montagnes, ni collines n'ont été créées pour servir à la parure d'un efféminé.
13. Le pêché ne vient point d'en haut ; mais les hommes ont trouvé le secret de faire le mal ; mais malheur à ceux qui le commettent !
14. La femme n'a point été créée stérile, mais c'est de ses propres mains qu'elle s'est privée d'enfants.
15. Mais j'en jure par le Grand et le Saint : Toutes vos mauvaises oeuvres seront manifestées, et aucun ne pourra se soustraire au grand jour.
16. Ne pensez pas et ne dites pas : Mon crime est caché, mon pêché n'est connu de personne ; car, dans le ciel, on note exactement devant le Très-Haut tout ce qui se fait sur la terre et toutes les pensées des hommes. On sait chaque jour les persécutions dont vous vous rendez coupables.
17. Malheur à vous, insensés, car vous périrez dans votre folie. Vous ne voulez point écouter les sages, vous n'obtiendrez point la récompense des justes.
18. Sachez donc que vous êtes destinés au jour de la justice ; n'espérez pas vivre après avoir été des pécheurs ; vous mourrez, car vous n'avez pas profité du prix de la Rédemption.
19. Oui, vous êtes destinés pour le jour de la colère divine, pour le jour du deuil et de la honte de vos âmes.
20. Malheur à vous dont le coeur est endurci, qui commettez si facilement le crime et vous nourrissez de sang ! Qui vous a donné les biens dont vous jouissez ? N'est-ce point le Très-Haut qui les a répandus sur la terre pour votre usage ? Vous l'avez oublié : aussi point de paix pour vous !
21. Malheur à vous, qui aimez l'iniquité. A quel titre recevriez-vous quelque récompense ? Sachez qui vous serez livrés entre les mains des justes, qui briseront vos têtes, qui n'auront pour vous aucune miséricorde !
22. Malheurà vous, qui triomphez en la persécution des justes, car vous n'aurez point de sépulture.
23. Malheur à vous qui rendez inutile la parole du Seigneur ; car pour vous point d'espérance de la vie.
24. Malheur à vous qui écrivez des paroles trompeuses, des paroles injustes ; car vos mensonges, vos iniquités sont écrites aussi, et aucune ne sera oubliée.
25. Point de paix pour le pêcheur ! La mort, la mort seule pour le pêcheur !
-  CHAPITRE 97
1. Malheur à ceux qui se conduisent en impies, qui louent et flattent le mensonge. Vous êtes des pervers, et votre vie est une vie abominable.
2. Malheur à vous, qui altérez les paroles de la vérité : ils pêchent contre le décret éternel.
3. Et ils font condamner l'innocent.
4. Dans ces jours, ô justes, vous mériterez que vos prières soient exaucées ; elles monteront et seront déposées devant les anges, comme un témoignage accusateur contre les crimes des pécheurs.
5. Dans ces jours, les peuples seront dans l'épouvante, et les générations effrayées se lèveront au jour du jugement suprême.
6. Dans ces jours, les femmes enceintes mettront au monde et abandonneront le fruit de leurs entrailles. Les enfants tomberont sous les yeux de leurs mères ; et pendant qu'ils suceront leur lait, elles le repousseront et seront sans pitié pour les fruits de leurs amours.
7. Je vous l'annonce encore, ô pécheurs, le châtiment vous attend au jour de la justice, qui n'aura point de fin.
8. Ils adoreront les pierres, les images d'or, d'argent et de bois, les esprits immondes, les démons et toutes les idoles des temples ; mais ils n'en obtiendront aucun secours. Leurs coeurs deviendront stupides à force d'impiété ; et leurs yeux seront aveuglés par la superstition. Dans les songes et les visions, ils seront impies et superstitieux, ils seront menteurs et idolâtres. Aussi périront-ils tous !
9. Mais dans ces jours, bienheureux seront ceux qui auront reçu la parole de sagesse, qui auront cherché et suivi les voies du Très-Haut, qui auront marché dans les sentiers de la justice, et non pas dans les routes de l'impiété.
10. Oui, ils seront sauvés !
11. Mais, malheur à vous qui dévoilez le mal de votre prochain : vous tombez dans l'abîme.
12. Malheur à vous, qui posez les fondements du péché et de la fraude ; qui êtes durs et amers pour vos semblables : vous serez consumés !
13. Malheur à vous, qui élevez à la sueur des autres vos palais ; chacune des pierres qui les composent, chaque partie de ciment qui les assemble est pour vous un péché. Ainsi, je vous le dis, vous n'aurez point de paix.
14. Malheur à vous, qui méprisez la masure et l'héritage de vos pères, et qui rendez un culte impie aux idoles ! Non, point de paix pour vous !
15. Malheur à ceux qui commettent l'iniquité, qui sont des instruments de persécution, qui tuent leur prochain. Car Dieu lui-même flétrira votre gloire, il endurcira vos coeurs, il allumera le feu de sa colère, et vous exterminera tous !
16. Alors les justes et les saints, témoins des effets de sa vengeance, se rappelleront vos crimes et vous maudiront.
-  CHAPITRE 98
1. En ce jour les pères seront massacrés avec leurs enfants, et les frères avec leurs frères ; le sang coulera comme les flots d'un fleuve.
2. Car l'homme n'arrêtera point son bras prêt à frapper son fils, et les enfants de ses enfants ; il croira agir avec miséricorde, et ne les épargnera pas.
3. Le pécheur ne craindra point d'égorger son frère plus honoré que lui. Le meurtre se continuera sans relâche depuis le lever du soleil jusqu'à son coucher. Le cheval aura du sang jusqu'à son poitrail et son char jusqu'à l'essieu.
-  CHAPITRE 99
1. Dans ce temps-là les anges descendront dans les lieux cachés, et tous ceux qui ont aidé aux crimes seront réunis dans le même endroit.
2. Alors le Très-Haut descendra pour exercer sa justice sur tous les pécheurs, et il donnera aux saints anges la garde des justes et des saints, et ils les défendront comme la prunelle de l'oeil, jusqu'à ce que tout mal et toute iniquité aient été réduits au néant.
3. Quand les justes seraient ensevelis dans le plus profond sommeil, ils n'auraient rien à craindre ; les sages entreverront la vérité.
4. Et les enfants de la terre auront l'intelligence de toutes les paroles contenues dans ce livre, persuadés désormais que les richesses ne sauraient les sauver d'un châtiment que leurs crimes auraient mérité.
5. Malheurà vous, pécheurs, qui tourmentez les justes et les faites consumer par le feu, au jour de la grande tribulations, vous recevrez la récompense de vos oeuvres.
6. Malheur à vous, pervers de coeur, qui cherchez à avoir du mal une connaissance complète ; il arrive que la peur vous surprend. Personne ne viendra à votre aide.
7. Malheur à vous, pécheurs, car les paroles de votre bouche et les oeuvres de vos mains ont été mauvaises ; aussi tomberez-vous dans les flammes éternelles.
8. Sachez que les anges dans le ciel rechercheront exactement toutes vos oeuvres ; ils interrogeront le soleil, la lune et les étoiles, sur vos péchés, parce que vous avez osé juger les justes.
9. Tout rendra témoignage contre vous : les nuages, la neige, la rosée et la pluie ; car à cause de vous, toutes ces créatures resteront suspendues pour ne point vous être utiles.
10. Offrez donc des sacrifices à la pluie, pour qu'elle tombe enfin, et priez la rosée qu'elle reçoive de vous de l'or et de l'argent. Mais, efforts impuissants ! la glace, le froid, les vents orageux et tous les frimas fondront sur vous ; et vous n'en pourrez supporter la violence.
-  CHAPITRE 100
1. Regardez le ciel, enfants des cieux ; contemplez les oeuvres du Très-Haut, et craignez-le, et ne commettez point le mal en sa présence.
2. S'il fermait les fenêtres du ciel, et retenait la pluie et la rosée, laissant ainsi la terre aride et desséchée, que feriez-vous ?
3. Quand il appesantit sa colère sur vous et sur vos oeuvres, vous ne savez point implorer sa clémence ; vous blasphémez contre sa justice, et vos paroles sont pleines de superbe et d'arrogance. Donc point de paix pour vous !
4. Voyez ce navire, comme il flotte au gré des vents, et menacé sans cesse par une catastrophe épouvantable !
5. Aussi le pilote tremble-t-il, parce qu'il emporte avec lui sur l'océan ses richesses ; il tremble d'être submergé et de périr !
6. Or, la mer, ses ondes tumultueuses, ses abîmes profonds, ne sont-ils pas l'ouvrage du Tout-Puissant ? N'est-ce pas lui qui en a posé les limites, et tracé les rivages ?
7. A sa voix l'onde recule épouvantée, et les poissons qui vivent dans son sein, sont frappés de mort. Et vous, pécheurs, qui vivez sur la terre, ne le craignez-vous point ? N'est-il pas le créateur de tout ce qu'elle renferme ?
8. Et qui donc, sinon lui, a donné la science et la sagesse à tous ceux qui vivent sur la terre et à ceux qui sont sur mer ?
9. Or, les nautoniers ne redoutent-ils pas l'océan ? Vous seuls, pécheurs, n'aurez aucune crainte du Très-Haut ?
-  CHAPITRE 101
1. Dans ces jours, quand vous serez enveloppés par des flammes ardentes, où fuirez-vous, où chercherez-vous un asile ?
2. Et quand sa parole s'élèvera contre vous, ne tremblerez-vous pas, ne serez-vous par épouvantés ?
3. Tous les grands luminaires tressailliront de peur ; la terre frémira d'épouvante et d'effroi.
4. Tous les anges accompliront leur sévère mission, et chercheront à s'effacer devant la majesté suprême ; quant aux fils de la terre, ils seront frappés de stupeur.
5. Mais vous, pécheurs, objets de l'exécration éternelle, il n'y aura point de salut pour vous.
6. Ne craignez point, âmes des justes, mais attendez en paix et sécurité le jour de votre mort, comme un jour de justice. Ne pleurez point de ce que vous âmes descendront avec tristesse et amertume dans la demeure de la mort, et de ce qu'en cette vie vos corps n'ont point reçu la récompense que méritaient vos bonnes oeuvres, mais qu'au contraire, les pécheurs triomphaient aux jours de votre vie ; car voici venir pour eux le jour de l'exécration et des supplices.
7. Quand vous mourrez, les pécheurs diront de vous : Les justes meurent donc comme nous ! Quels fruits ont-ils retirés de leurs oeuvres ? Voici qu'ils quittent la vie de la même manière que nous, dans le trouble et dans l'anxiété. En quoi donc sont-ils mieux traités que nous ? Nous sommes donc égaux ? Qu'auront-ils, que verront-ils de plus que nous ? Voici, ils sont morts, et jamais ils ne reverront la lumière ! Mais moi, je vous le dis, ô pécheurs, vous vous êtes rassasiés de chair et de boisson ; dépouilles de vos frères, rapines, péchés de toutes espèces, rien ne vous a coûté pour acquérir des richesses ; vos jours ont été des jours de joie et de félicité. Mais n'avez-vous pas vu la fin des justes, comme elle est accompagnée de paix et de calme ! C'est qu'ils n'ont point connu l'iniquité jusqu'au jour de leur mort. Ils sont morts, et ils sont comme s'ils n'avaient jamais été, et leurs âmes sont descendues à la demeure de la mort.
-  CHAPITRE 102
1. Or, je vous le jure, ô justes, par la grandeur de sa splendeur, par son royaume et par sa majesté ; je vous jure que j'ai eu connaissance de ce mystère, qu'il m .a été donné de lire les tables du ciel ; de voir l'écriture des saints, de découvrir ce qui y était inscrit à votre sujet.
2. J'ai vu que le bonheur, la joie et la gloire vous sont préparés, et attendent ceux qui mourront dans la justice et dans la sainteté. Vous recevrez alors la récompense de vos peines, et votre portion de maux que vous avez reçue sur la terre.
3. Oui, les esprits de ceux qui mourront dans la justice vivront et se reposeront à jamais ; ils seront exaltés, et leur mémoire sera éternelle devant le trône du Tout-Puissant. Et ils n'auront plus à craindre aucune honte.
4. Malheur à vous, pécheurs, si vous mourrez dans vos péchés ; et ceux qui vous ressemblent diront de vous : Heureux sont les pécheurs ! Ils ont accompli leurs jours et leur existence, et ils meurent maintenant dans la félicité et l'abondance. Ils n'ont connu pendant leur vie ni les chagrins, ni les angoisses ; ils meurent pleins d'honneur, et ils n'ont été soumis à aucun jugement.
5. Mais ne leur a-t-il pas été prouvé que leurs âmes seront forcées de descendre dans les domaines de la mort, où les attendent des maux et des tourments de toutes espèces ? Oui, leurs esprits tomberont dans les ténèbres, dans les pièges, dans ces flammes qui ne s'éteindront jamais ; et la sentence de leur jugement sera éternelle.
6. Malheur à vous, car vous n'aurez plus de paix ; et c'est en vain que devant les justes et les saints vous chercherez à vous excuser, en disant : Nous avons connu, nous aussi, les jours de l'affliction, nous avons supporté une foule de maux.
7. Nos esprits ont été consommés, réduits, amoindris.
8. Nous étions perdus, et personne ne nous portait secours, et personne ne nous encourageait, pas même de la voix ; mais on nous a laissés accablés par le malheur, et c'en était fait de nous.
9. Nous n'espérions plus jouir de la vie.
10. Et cependant nous avons pensé être un jour au premier rang.
11. Et nous voici au dernier ! Nous sommes devenus la proie des pécheurs et des impies ; ils ont fait peser leur joug sur nous.
12. Et ceux qui nous abhorraient et nous opprimaient, étaient puissants contre nous, et nous baissions la tête devant ceux qui nous haïssent, et ils ont été sans pitié pour nous.
13. Nous voulions les fuir, pour jouir de la paix ; mais nous n'avons trouvé aucun lieu qui pût nous servir de refuge contre leur persécution. Nous avons été porter plainte auprès des princes, et nous avons élevé la voix contre ceux qui nous dévoraient ; mais nos cris ont été inutiles, et ils n'ont pas voulu écouter notre voix.
14. Au contraire on protège ceux qui nous dépouillent et nous dévorent, ceux qui nous affaiblissent et cachent leur oppression, qui nous énervent et nous massacrent et cachent notre meurtre et ne se souviennent pas qu'ils ont levé leurs mains contre nous.
-  CHAPITRE 103
1. Quant à vous, ô justes, je vous jure que dans le ciel les anges rappellent devant le trône du Tout-Puissant votre justice, et vos noms sont écrits devant le Très-Haut.
2. Ayez donc bon espoir ; car si vous avez été en butte aux maux et aux afflictions de cette vie, vous brillerez dans le ciel comme des astres, et les célestes barrières s'abaisseront devant vous. Vos cris demandent justice, et vous serez vengés de tous les maux que vous avez soufferts depuis le commencement, et de tous ceux qui vous ont persécutés, ou qui ont été les ministres de vos persécuteurs.
3. Attendez donc, et ne vous laissez point abattre ; car vous jouirez d'une joie égale à la joie même des anges ; et au jour du jugement vous n'aurez aucune condamnation à craindre.
4. Ne vous découragez donc pas, ô justes, quand vous voyez les pécheurs heureux et florissants dans leurs voies !
5. Ne devenez point leurs complices ; mais tenez-vous loin de leur foule persécutrice ; vous êtes associés aux troupes célestes. Pour vous, pécheurs, qui dites : Toutes nos transgressions seront oubliées ; sachez au contraire que tous vos crimes sont soigneusement inscrits dans le livre du ciel.
6. De sorte, je vous le dis encore, que la lumière et les ténèbres, le jour et la nuit, seront des témoins contre vous et vos fautes. Ne commettez donc plus l'impiété, ni le mensonge ; ne faussez plus la vérité, ne vous élevez plus contre la parole du Saint et du Puissant. Ne vous inclinez plus devant de vaines idoles ; car vos péchés, vos impiétés seront jugés comme de très grands crimes.
7. Maintenant, écoutez le mystère qui vous concerne : Beaucoup de pécheurs corrompront et fausseront la parole de la vérité.
8. Ils prononceront de mauvaises paroles, commettront le mensonge, composeront des livres dans lesquels ils déposeront les pensées de leur vanité. Mais s'ils y déposaient mes paroles,
9. Ils ne les changeront, ni ne les altéreront point ; mais ils écriront avec exactitude tout ce que j'ai dit sur eux depuis le commencement.
10. Je vais vous révéler encore un autre mystère : Des livres de joie seront donnés aux justes et aux sages ; et ils croiront en ces livres qui contiendront les règles de la sagesse.
11. Et ils s'en réjouiront et tous les justes seront récompensés parce qu'ils ont appris à connaître toutes les voies de l'équité.
-  CHAPITRE 104
1. Dans ce temps-là le Seigneur leur ordonnera de rassembler les enfants de la terre, afin qu'ils prêtent l'oreille aux paroles de sa sagesse ; il leur dira : Montrez-leur cette sagesse, car c'est vous qui êtes leurs chefs et leurs maîtres ;
2. Montrez-leur la récompense qui doit échoir à tous ceux qui en suivront les préceptes ; car Moi et mon Fils, nous ferons société éternelle avec eux, dans les voies de la justice. Paix à vous, enfants de justice, joie et félicité.
-  CHAPITRE 105
1. Après quelque temps, Mathusala, mon fils, donna une femme à son fils Lamech.
2. Celle-ci, devenue enceinte, mis au monde un enfant dont la chair était blanche comme la neige, et rouge comme une rose ; dont les cheveux étaient blancs et longs comme de la laine, et les yeux de toute beauté. A peine les eut-il ouverts, qu'il inonda de lumière toute la maison. Comme de l'éclat même du soleil.
3. Et à peine fut-il reçu des mains de la sage-femme, qu'il ouvrit la bouche en racontant les merveilles du Seigneur. Alors Lamech, son père, plein d'étonnement, alla trouver Mathusala, et lui annonça qu'il avait un fils qui ne ressemblait point aux autres enfants. Ce n'est point un homme, dit-il, c'est un ange du ciel ; à coup sûr, il n'est point de notre espèce.
4. Ses yeux sont brillants comme les rayons du soleil, sa figure est illuminée ; il ne parait pas être de moi, mais d'un ange.
5. Je crains bien que ce prodige soit le présage de quelque événement sur la terre.
6. Et maintenant, ô mon père, je te supplie d'aller trouver Enoch, mon aïeul, et de lui en demander d'explication, car il fait sa demeure avec les anges.
7. Après avoir ouï les paroles de son fils, Mathusala vint me trouver aux extrémités de la terre, car il savait que j'y étais, et il m'appela.
8. A sa voix, j'accourus à lui, et je lui dis : Me voici, mon fils ; pourquoi es-tu venu me trouver ?
9. Et il me répondit : Un grand événement m'amène auprès de toi ; une merveille difficile à comprendre, dont je viens te demander l'explication.
10. Ecoute donc, ô mon père, et sache que mon fils Lamech vient d'avoir un fils qui ne lui ressemble nullement, et qui ne paraît pas appartenir à la race des hommes. Il est plus blanc que la neige, plus rouge que la rose ; ses cheveux sont plus blancs que la laine, et ses yeux jettent des rayons comme le soleil ; quand il les ouvre, il remplit la maison de lumière.
11. Et aussitôt après qu'il est sorti des mains de la sage-femme, il a ouvert la bouche et béni le Seigneur.
12. Son père Lamech, effrayé de cette merveille, est accouru vers moi, ne croyant pas que cet enfant était de lui, mais qu'il était né d'un ange du ciel ; et voici, je suis venu à toi afin que tu me découvres la vérité de ce mystère.
13. Alors, moi, Enoch, je lui répondis : Le Seigneur est sur le point de faire une nouvelle oeuvre sur la terre. Je l'ai vu dans une vision. Je t'ai parlé du temps de mon père Jared, de ceux qui, nés du ciel, avaient cependant transgressé la parole du Seigneur. Voici : Ils commettent l'iniquité, et ils ont transgressé les ordonnances, et habitaient avec les femmes des hommes, et engendraient avec elles une postérité infâme.
14. Pour ce crime, une grande catastrophe surviendra sur terre ; un déluge l'inondera et la dévastera pendant une année.
15. Cet enfant qui vous est né survivra seul à ce grand cataclysme avec ses trois fils. Quand tout le genre humain sera détruit, lui seul sera sauvé.
16. Et ses descendants enfanteront sur la terre des géants, non pas nés de l'esprit, mais de la chair. La terre sera donc châtiée, et toute corruption sera lavée. C'est pourquoi, apprends à ton fils Lamech, que le fils qui lui est né est véritablement son fils ; qu'il l'appelle du nom de Noah, parce qu'il vous sera survivant. Lui et ses fils ne participeront point à la corruption, et se garderont des péchés qui couvriront la face de la terre. Malheureusement, après le déluge, l'iniquité sera encore plus grande qu'auparavant ; car je sais ce qui doit arriver ; le Seigneur lui-même m'en a révélé tous les mystères, et j'ai pu lire dans les tables du ciel.
17. J. y ai lu que les générations succéderont aux générations jusqu'à ce que se lève la race sainte, jusqu'à ce que le crime et l'iniquité disparaissent de la face de la terre, jusqu'à ce que tous participent à la justice.
18. Et maintenant, ô mon fils, va et annonce à ton fils Lamech,
19. Que l'enfant qui lui est né est véritablement son fils, et qu'il n'y a aucune fraude dans sa naissance.
20. Et quand Mathusala eut entendu les paroles de son père Enoch, qui lui avait révélé tous les mystères, il s'en retourna plein de confiance, et appela l'enfant du nom de Noah, parce qu'il devait être la consolation de la terre après la grande catastrophe.
21. Voici un autre livre qu'Enoch écrivit pour son fils Mathusala, et pour ceux qui doivent venir après lui, et conserver ainsi que lui la parole et la simplicité de leurs moeurs. Vous qui souffrez, attendez avec patience le moment où les pécheurs auront disparu, et la puissance des méchants aura été anéantie ; attendez que le péché se soit évanoui de la terre ; car leur noms seront effacés des saints livres, leur race sera détruite, et leurs esprits seront tourmentés. Ils crieront, ils se lamenteront dans un désert invisible, et brûleront dans un feu qui ne se consumera jamais. Là aussi j'ai aperçu comme une nuée, que mes yeux ne pouvaient pénétrer ; car de sa partie inférieure on ne pouvait distinguer sa partie supérieure. J'y vis aussi la flamme d'un feu ardent, semblable à de brillantes montagnes, agitées par un tourbillon et poussées à droite et à gauche.
22. Et j'interrogeai un des saints anges qui étaient avec moi, et je lui dis : Quelle est cette splendeur ? Ce n'est point le ciel que je vois, c'est évidemment la flamme d'un vaste foyer ; j'entends des cris de douleurs, des cris de désespoir.
23. Et il me répondit : Là, dans ce lieu que tu vois, sont tourmentés les esprits des pécheurs et des blasphémateurs, de ceux qui se sont mal conduits, qui ont perverti ce que Dieu avait dit par la bouche de ses prophètes. Car on conserve dans le ciel la liste de leurs noms et de leurs mauvaises oeuvres ; et les anges en prennent connaissance, et ils savent les châtiments qui leur sont réservés ; ils savent aussi ce qui est réservé à ceux qui ont crucifié leur chair, et qui ont été persécutés par les hommes méchants ; à ceux qui ont aimé leur Dieu, qui n'ont point mis leur affliction dans l'or et dans l'argent, qui, loin de livrer leur corps aux voluptés de ce monde, ont tourmenté leurs corps par des supplices volontaires.
24. A ceux qui, depuis le jour de leur naissance, n'ont point ambitionné les richesses terrestres, mais se sont regardés comme un esprit voyageur sur la terre.
25. Telle a été leur conduite, et cependant Dieu les a bien éprouvés ! mais leurs esprits ont toujours été trouvés purs et innocents, et prêts à bénir le Seigneur ; j'ai consigné dans mes livres toutes les récompenses qu'ils auront méritées, pour avoir aimé les choses célestes plus qu'eux-mêmes. Voici ce que Dieu dit : Quand ils étaient persécutés par les méchants, couverts d'opprobres et d'injures, ils ne cessaient de me louer. Maintenant j'élèverai leurs esprits jusqu'au séjour de la lumière ; je transformerai ceux qui sont nés dans les ténèbres, et qui n'ont point rapporté à eux la gloire que leur foi leur avait méritée.
26. Je conduirai dans le séjour des splendeurs ceux qui aiment mon nom, je les ferai asseoir sur des trônes de gloire, je les ferai tressaillir d'une joie éternelle ; car le jugement de Dieu est rempli d'équité.
27. Il donnera à ces fidèles une demeure fortunée ; quant à ceux qui sont nés dans les ténèbres, ils se verront précipités dans les ténèbres, pendant que les justes jouiront d'un bonheur sans mesure. Les pécheurs en les voyant pousseront des cris de désespoir, tandis que les justes vivront dans la splendeur et la gloire, et n'éprouveront à jamais la vérité des promesses d'un Dieu qu'ils ont aimé.